Le ministre de l'Equipement, Rebbah, qui, dans une déclaration sonore à un média on line « OKHBIR.COM », annonce que « ...quand les pluies viennent, elles ne préviennent personne de l'endroit où elles vont tomber. Elles peuvent (les pluies) frapper le sud, le nord ou l'ouest. A chaque fois la pluie choisit une de ces régions. Les pluies quand elles tombent elles ne se concertent avec personne ». Que répondre à cela ? Un ministre de l'Equipement, dont dépendent de surcroit les services de la météorologie nationale et qui nous dit que «la pluie ne prévient personne de l'endroit où elle va tomber» et qui verse dans la théorie de « Al Ghaleb Allah ! » ? Alors que notre météo n'a cessé de nous bombarder en bulletins alertes. Autrement dit personne ne peut dire qu'on n'a pas été prévenu. Certes on peut concéder qu'on (autorités et populations sinistrées) a été pris de court. Mais cela n'excuse en rien la vétusté de certains ouvrages d'infrastructures. Décrépitude dont il fallait tenir compte dès la publication des bulletins météorologiques, au lieu de déplorer « que ce qui est arrivé est arrivé » comme s'il s'agissait d'une fatalité et tenter de rejeter la responsabilité des drames sur les victimes de ces même drames. Boulif, ministre des Transports, avait annoncé récemment que plus de 25% des ponts marocains étaient enclin à l'effondrement. On aimerait bien savoir ce que le département de Rebbah a préparé comme programme de réhabilitation, de restauration ou même de remplacement de ces ponts vétustes qui menacent d'effondrement à tout moment avec ou sans pluie. Cela dit, voilà deux ministres d'un même gouvernement et du même parti de la majorité mais qui chantent chacun à sa propre mesure. Il y a même un troisième ministre, en l'occurrence Hassad qui a une version qui balaie la théorie des caprices de la pluie de Rebbah. Le ministre de l'Intérieur avait affirmé devant la Chambre des Représentants que les pluies, qui ont fait les dégâts que tout le monde sait, n'étaient pas une surprise car «les services de la météorologie nationale avaient publié mercredi des bulletins annonçant d'importantes averses orageuses, tout en précisant les régions concernées, et ces bulletins ont été diffusés à travers la radio, la télévision et d'autres médias». Un événement dramatique, trois ministres et trois visions, voilà qui met à mal la crédibilité du gouvernement.