Au moment où le gouvernement atteste de l'approvisionnement de toutes les denrées, ce qui n'est pas à contredire, les ménages s'alarment quant à la cherté des matières premières des différents gâteaux et denrées, qui rentrent au cœur même des traditions des marocains, des pâtisseries qui font partie du « ftour » du ramadan. Comme de coutume, ce qui importe pour l'exécutif, c'est le lait et ses dérivés, parfois facultatifs face à d'autres priorités. Ce qui est à savoir, c'est que les prix ne commencent à baisser qu'au début du mois sacré, alors que 99% des citoyens ont tout acheté, concocté et emmagasiné chez soi. Une forme de prévoyance coutumière des marocains. Une descente aux fins fonds de la médina, à la halle aux grains, aux supermarchés, herboristes et épiceries confirment cette réalité. Si les grains de sésame, base des différents gâteaux : « Mkharka » ou « chebbakia », appellation selon les différentes régions du Maroc, et du « Sfouf » ou « Sellou », est en abondance dans les marchés, leur prix a augmenté depuis l'année dernière. Leur coût, qui ne dépassait pas les 38 dhs, a grimpé les échelons cette année, atteignant 44 dhs, il y a à peine un mois, et même les 50 dhs ou plus, ces jours-ci. Pour ce qui est des amandes, indispensables pour concocter ces « Chhiwates » de Ramadan, elles effleurent le double, par rapport à l'année dernière. Leur prix est passé de 70 dhs, il y a à peine un an, à 100 et 115 dhs. Le top est atteint par le miel, base de tous les délices du mois de piété. Le prix est aberrant cette année. Le seau ou pot de 4,5 kg de miel varie, selon les marques et l'emballage, métal ou plastic, entre 280 dhs et 390 dhs. A vos comptes mesdames et messieurs... Rien ne va cette année ! N'oubliez pas le beurre, l'huile, les pois chiches, les tomates... Statistiques du HCP à l'appui A savoir que déjà, au mois d'avril 2015, le Haut Commissariat au Plan(HCP) a enregistré une hausse de 0,2% de l'indice des prix à la consommation, avec une double hausse de 0,2% de l'indice des produits alimentaires. L'indicateur d'inflation sous-jacente est en hausse de 0,3% sur un mois. Et ce, surtout, pour ce qui est des fruits, des poissons. Sachant que ce dernier est présenté, dans certaines villes du Maroc, en début de ftour, au même titre que la « Harira ». Comparé au même mois de l'année précédente, l'indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 1,7% au cours du mois d'avril 2015 conséquence de la hausse de l'indice des produits alimentaires de 2,5%. Selon, également, les bons auspices du HCP, plus exactement de sa note de conjoncture auprès des ménages au premier trimestre 2015, le pessimisme des ménages, quant à leur capacité future d'épargner dans les mois à venir, atteint le summum. Au premier trimestre de 2015, 84,9% des ménages estiment ne pas pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois contre 15,1% qui affirment le contraire. Le solde de cet indicateur se situe, ainsi, à un niveau négatif de -69,8 points, enregistrant une amélioration de 1,3 point par rapport au trimestre précédent et une détérioration de 3,2 points par rapport à la même période de 2014. C'est normal, si l'on prend en compte les estimations des ménages au cours de ce même premier trimestre. 87,8% des ménages estiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté durant les 12 derniers mois, 11,6 % jugent qu'ils ont stagné et 0,6 % croient qu'ils ont baissé. Pour ce qui est des perspectives d'évolution des prix des produits alimentaires, 78,7% des ménages pensent qu'ils continueront à augmenter dans le futur contre 19,8% qui prévoient leur stagnation et 1,5% leur baisse.