Le Maroc et l'Espagne sont engagés à favoriser l'émergence d'un cadre économique propice à plus d'échanges commerciaux, de flux d'investissement et de joint-ventures, particulièrement dans les secteurs émergents, tels que les énergies renouvelables, l'automobile, l'agro-alimentaire et le gaz naturel liquéfié. Dans la Déclaration conjointe publiée au terme des travaux de la 11ème Réunion de haut niveau Maroc-Espagne, tenue sous la co-présidence des chefs de gouvernement des deux pays, les deux parties ont souligné l'importance de la coopération entre les instances gouvernementales, ainsi que l'implication des opérateurs économiques, pour une meilleure gestion des dossiers liés aux investissements et au commerce bilatéral. L'Espagne et le Maroc se sont félicités, à cette occasion, de "l'évolution remarquable" de leur partenariat économique et ont relevé, avec satisfaction, l'intégration de plus en plus grande entre les chaînes de valeur des deux économies, lit-on dans la Déclaration conjointe. Rabat et Madrid se sont également félicités de leur "coopération exemplaire" en matière de sécurité qui enregistre un "bilan extrêmement positif", et ce grâce à la "confiance mutuelle et à l'étroite collaboration entre les services de sécurité". Les deux pays se sont félicités également des résultats obtenus en matière de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l'immigration clandestine. Concernant la lutte contre le trafic de drogue, les deux parties ont convenu de renforcer et de poursuivre la collaboration efficace par voies terrestre, maritime et aérienne à travers le détroit de Gibraltar, soulignant l'efficacité du Plan Telos, qui constitue un modèle en matière de coordination des stratégies de surveillance des frontières et de lutte contre le trafic de drogue par voie aérienne. D'autre part, l'Espagne a salué la nouvelle politique migratoire lancée par le Maroc, en septembre 2013, marquée notamment par l'opération exceptionnelle de régularisation de migrants en situation irrégulière et leur insertion dans le tissu économique et social du pays. Dans ce contexte, Madrid a exprimé sa détermination de continuer à soutenir les efforts du Maroc visant la mise en œuvre de cette nouvelle politique migratoire. L'Espagne a, par ailleurs, exprimé son soutien à la stratégie du Maroc dans la lutte contre le terrorisme. Cette stratégie articule renforcement de la sécurité, développement économique inclusif et promotion de la tolérance religieuse, précise le texte de la déclaration conjointe. Les deux parties se sont, par ailleurs, "réjouies de leur collaboration en matière de lutte contre le terrorisme nucléaire et se sont engagées à renforcer leur coopération à travers des actions concrètes, comme l'exercice sur le transport sûr des matières nucléaires et radioactives, qui a lieu cette année, en partenariat avec l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA)", ajoute le document. L'Espagne a, en outre, réitéré sa "grande appréciation pour la dynamique de réforme, d'ouverture et de progrès que le Maroc mène sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI ". Le gouvernement espagnol a également salué le modèle démocratique marocain, singulier dans la région, qui s'articule sur l'ouverture, la tolérance et la liberté. A cette occasion, les deux parties ont salué le renforcement des relations entre les institutions législatives des deux pays, à travers la tenue du 3ème Forum Parlementaire à Rabat en janvier 2015, après les sessions de Madrid en 2013 et de Rabat en 2012. Au volet de notre intégrité territoriale, l'Espagne salue les efforts "sérieux et crédibles" déployés par le Maroc pour parvenir à une solution à la question du Sahara. Les deux pays "se félicitent de l'adoption, en avril 2015, de la résolution 2218 du Conseil de Sécurité des Nations Unies" sur la question du Sahara, souligne la Déclaration conjointe qui précise que les deux parties ont rappelé "l'importance de la reprise des négociations sur des bases solides, conformément aux résolutions et aux paramètres clairement définis par le Conseil de sécurité". Rabat et Madrid ont mis l'accent sur "l'esprit de compromis et de réalisme pour arriver à une solution politique consensuelle et mutuellement acceptable". Dans ce contexte, les deux parties ont reconnu qu'une "solution de ce contentieux de longue date et le renforcement de la coopération entre les Etats membres de l'Union du Maghreb arabe (UMA) contribueront à la stabilité et à la sécurité dans la région".