Le cinéma a-t-il un rapport avec la psychologie ? Surement, si on prend en compte le conditionnement du spectateur dans une salle de cinéma. Le spectacle est collectif et se déroule dans l'obscurité et c'est suffisant pour que le spectateur soit la proie de fantasmes et de peur à la fois. Si l'on interdit aux enfants de moins de sept ans de voir des films destinés aux adultes c'est que l'on craint pour leur équilibre psychologique. Des scènes peuvent choquer le jeune public et on ne manque pas de le signaler. Or les films ne choquent pas uniquement les enfants. L'interdiction d'accès aux salles peut aller jusqu'à 18 ans pour diverses raisons toutes en rapport avec l'équilibre psychologique du public. Face au film, le spectateur a divers comportements selon la teneur du film. Il peut rire, comme il peut pleurer, bref il est apte à s'émouvoir dans une salle comme dans la vie quotidienne niant même l'existence des autres spectateurs dans la salle. La symbiose qui s'établit entre le spectateur et le film est tellement forte qu'elle éclipse le caractère collectif du spectacle. Aussi, les retombées psychologiques d'un tel spectacle se prolongent au-delà de la salle. S'ensuivent les fantasmes nocturnes où les personnages ressuscitent alimentant diaboliquement les cauchemars auxquels est livrée le "malade". Que l'on ne s'étonne plus si notre mémoire retienne encore les images de personnages aussi terrifiants que Dracula, Frankenstein, Godzilla, King Kong ou autres spider man car ce sont ceux-là et bien d'autres qui nous ont fait le plus peur jusqu'à perdre le sommeil durant plusieurs nuits parfois. Et c'est là où réside principalement la différence entre un spectacle de cinéma et celui de la télévision. Devant son poste, bien tranquille chez soi, entouré d'autres membres de la famille, le téléspectateur n'aucune raison de s'inquiéter ni d'être saisi par la peur devant les plus horribles des films. Le conditionnement du spectacle n'est plus le même. Chez soi, tous les ingrédients psychologiques sont éliminés laissant la place à un spectacle hasardeux. Le manque de concentration, l'absence d'obscurité, la convivialité familiale font que le spectacle n'a plus la priorité et par là perd tout impact psychologique. Dans ce cas, on peut dormir tranquillement.