De la Cour pénale internationale à la Cour de justice de Dakar en passant par celle d'Abidjan, certes les sujets diffèrent, mais la gravité des faits reste la même, pour lesquels des avocats « réputés » s'évertuent à défendre l'indéfendable. Depuis l'entame du procès de Laurent Gbagbo à la CPI et de son chérubin, alias le général de la rue, connu sous le nom de Charles Blé Koudé, que de mots n'a-t-on pas entendus de la bouche de leurs avocats quant à l'innocence de leurs clients des faits qui leurs sont reprochés. Pire, ces présumés coupables ont même plaidé non coupables devant les magistrats de la CPI. Pourtant, comment peut-on expliquer les milliers de morts lors de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire (2010-2011) quand l'ancien Président ivoirien ameutait ses partisans pour réprimer tous ceux qui n'étaient pas de son camp ? Qui peut encore oublier ces cadavres qui jonchaient dans les rue d'Abidjan ou que quand Alassane Ouattara et ses ministres étaient confinés à l'hôtel Ivoire et entouré de chars d'assaut, lesquels attendaient, le moment venu, pour « raser » le coin ? Les esprits mal intentionnés parlent aujourd'hui de la justice des vainqueurs. Ironie du sort, imaginons un instant, quand la crise ivoirienne était à son paroxysme, quand la médiation internationale a échoué, et que les bourreaux poursuivis aient triomphé... La suite, je vous la laisse deviner. Autre cas de l'indéfendable, c'est celui d'Anselme Séka Yapo. Il fait partie des assassins présumés du général Robert Guéï. L'ancien aide de camp de Simone Gbagbo est suspecté d'avoir tiré sur l'ancien chef d'Etat ivoirien et sa femme le 19 septembre 2002. Il nie lui aussi les faits qui lui sont reprochés comme quoi l'ancien président se serait donné la mort ainsi que sa femme. Diantre, que les criminels n'ont que du mépris à l'égard de leurs victimes ! Dans ce déni, il est soutenu par des avocats, on ne sait pour quelle justice. A Dakar, comme le ridicule ne tue point, des avocats ont porté plainte en France contre l'Etat sénégalais dans l'affaire de Karim Wade. Maintenant, c'est aux juges français de tirer de geôle le fils de Me Abdoulaye Wade. Entre supercherie et manœuvres politiciennes, ces avocats montrent bien la face cachée de leur profession : ne reculer devant rien pour défendre l'indéfendable. Sinon Karim Wade est Sénégalais et le restera. C'est à la justice de son pays de lui rendre justice et non à la France.