Il s'appelle Réda El Ghali, il est né en1978 à Rabat. Il menait jusqu'à un temps récent une brillante carrière là-bas, à Doha, au Qatar. Jusqu'au jour ou son chemin, ou plutôt son destin croisa celui, funeste, de Ayman Mohamed Annajar, un égyptien de nationalité et que les témoins décrivent d'une corpulence et d'un physique imposants. Le jeune marocain devait surprendre le citoyen égyptien, déjà mari é à quatre épouses et réputé pour ses sympathies saadistes, en flagrant délit de harcèlement insistant contre son épouse indonésienne. Le jeune mari, allant même jusqu'à ressentir ou soupçonner des affinités entre celle-ci et le citoyen égyptien, chercha donc des explications, qui dégénérèrent assez logiquement, si l'on peut déduire, en une violente altercation. Le récit des témoins présents sur la scène du drame, relayés par la famille de Réda El Ghali (famille qui tient en sa possession tous les éléments officiels du dossier et qu'elle met à la disposition à qui veut chercher la vérité), Réda, se retrouvant sous la menace fortement physique et inégale, ne pouvait que se défendre à l'aide d'un coutelas artisanal de la région, qui ressemble plus à un objet d'art décoratif qu' une arme blanche fatale. Au cours du procès, et sans vouloir accuser quiconque de partialité, il se trouva que le Procureur ou encore le juge sont de la même nationalité que la victime Certains témoins, la famille et les avocats de Réda El Ghali et, bien entendu lui-même, plaident sans conteste la légitime défense et rejettent pleinement l'accusation de meurtre avec préméditation. Aujourd'hui, le père de Réda, grand cadre à la retraite à Rabat, sa famille et les avocats, ne demandent pas plus une libération immédiate qu'une révision simple du procès (sachant que le jeune marocain assure avoir signé le procès verbal sans l'avoir lu, sous des menaces et des intimidations), ainsi que la reprise de l'enquête en berne depuis... deux ans et quatre mois. K.R