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Ifrane : A qui doit profiter l'imminente et quasi-inéluctable disparition du Festival de "Tourtite"
Publié dans L'opinion le 06 - 05 - 2016

Tous les indicateurs factuels et probants anticipent sur le fait que la ville d'Ifrane -qui abrite une décennie durant- le plus important festival de la région -en l'occurrence l'événement culturel et artistique à vocation internationale de Tourtite- sera privée cette année de la tenue de cette annuité événementielle emblématique. En effet, tout laisse présager que ce projet-phare de créativité symbolique porteur d'excellence qui a accompagné le vaste chantier de mise à niveau urbaine de la cité et qui a engrangé, en un laps de temps record un substrat d'expérience et savoir-faire optimal, au point de s'imposer comme l'un des festivals cardinaux sur le plan national, est en butte à une échéance fatale, à savoir une disparition annoncée et inéluctable, et ce, assurément à bref délai. Réceptacle de conservation et de diffusion du patrimoine immatériel généré au fil des siècles au flanc des contreforts du Moyen-Atlas, «Tourtite» s'est imposé comme un acquis
institutionnel d'importance, un gain sociétal obtenu de haute lutte, grâce à la persévérance d'un collectif d'inconditionnels bénévoles de la cause du rayonnement de leur cité. C'est dire que le segment culturel de Tourtite a su, au fil des ans, favoriser l'impulsion d'une dynamique citoyenne de développement durable fondée sur la promotion du florilège local et des richesses naturelles et immatérielles que recèle la province d'Ifrane et du terroir environnant.
D'aucuns, aujourd'hui, sont inquiets de constater que l'édition prochaine est visiblement renvoyée aux calendes grecques. Aucune feuille de route prévisionnelle n'est tracée, nul horizon d'attente n'est l'objet du moindre effet d'annonce. Est-ce à dire qu'une volonté occulte de sabordage de «Tourtite» agit en sourdine pour mettre à mort ce chantier en théorie inscrit dans la durée et d'emblée promis à pérennisation ? Toujours est-il que les responsables de la ville incluant et les autorités locales et les corps élus n'ont exprimé le moindre vœu de voir se consolider les assises de ce festival -devenu une référence notoire et incontournable au plan national. Cette posture négative et tout en atermoiements et tergiversations préjudiciables, contraste singulièrement avec la sollicitude bienveillante et le ferme soutien dont «Tourtite» n'a eu de cesse de bénéficier auprès des décideurs qui les ont précédé dans l'accomplissement des prérogatives de la gestion de la ville. Tant il est vrai que ces anciens édiles et autres administrateurs préfectoraux n'ont ménagé aucun effort pour soutenir cet événement institutionnel et en assurer le plein succès et la bénéfique rétroaction, tant ils nourrissent en permanence la conviction chevillée au corps que de telles manifestions culturelles, artistiques et sportives de qualité contribuent, à l'évidence, à la ventilation du produit touristique, tant sur le plan national qu'international tout en agrégeant une plus-value inestimable, celle de rendre aisée l'ouverture de la population riveraine sur des cultures et des paradigmes artistiques étrangers.
Il est vrai qu'à aucun moment de son histoire récente, Ifrane n'avait eu besoin de recourir à une intermédiation médiatique pour valoriser ses potentialités naturelles et sa richesse écologique. Sa renommée a dépassé les frontières du pays. Cependant, son thésaurus culturel et patrimonial, les capacités performatives de ses résidents de souche, dans les domaines divers du sport, de la culture et des arts n'étaient connues que dans des cercles limités. Il aura fallu l'entrée en lice de «Tourtite»,au sein de la communauté concernée et son rayonnement sur l'ailleurs, pour lever le voile sur les atouts génériques de la ville d'Ifrane et pour asseoir les prémices d'une stratégie intégrative et interactive susceptible de promouvoir un essor touristique et, partant assurer les équilibres macro et micro-économiques de la région. Dans cette perspective Le festival international de «Tourtite» -qui risque, à la veille du 10ème anniversaire de sa création, d'être oblitéré sur la carte des festivals nationaux- a joué un rôle d'avant-garde dans la restitution et la reconfiguration du référentiel historique riche, intense et ancré sur le fond des âges. Il s'est fixé un point d'honneur à encourager les projets porteurs émanant de toutes les franges de la société civile, et du tissu associatif et coopératif soucieux de l'affermissement de l'économie solidaire et adhérant en toute symbiose aux programmes pointus de «l'initiative nationale du développement humain», aux fins de promotion et de mise en circulation de leurs produits ,fruits d'un talent inventif, collectif, intrinsèque et pluriséculaire. «Tourtite» n'a pas manqué, non plus, de donner l'occasion aux potentialités locales greffées sur différents domaines artistiques, culturels et sportifs différenciés de mutualiser leurs initiatives communes et de démultiplier leurs expériences et leur savoir-faire synergique, tout à l'unisson avec les invités de marque, personnes-ressources emblématiques s'il en est, d'un festival devenu un maelstrom d'éminents créatifs issus de sphères mondialisées et pluri sphériques. De même, au niveau de l'animation socioculturelle de la ville, «Tourtite» a éminemment contribué à l'accroissement du flux des visiteurs de cette destination privilégiée grâce, notamment, à la présence appréciée de vedettes reconnues du monde de l'art, du sport, et de la culture, dans ce fleuron de la villégiature estivale. A cet égard, il suffira de citer des noms de célébrités nationales et étrangères comme Abdelhadi Belkhayat, Latifa Raâfat, Mourad Bouriqui, l'artiste algérien-kabyle Idir, le champion Youness El Inaoui, troupe américaine Aza, sans parler d'autres formations musicales réputées issues d'Algérie, d'Egypte, de Grèce, de la Centrafrique, du Burkina Fasso, du Sénégal, d'Espagne et de Géorgie. Autant de signatures artistiques de valeur qui ont pu conférer au festival de «Tourtite» un rayonnement international jamais égalé, à tout le moins, par une manifestation similaire au sein de l'ancienne Région Meknès-Tafilalet.
Ceci étant, il y a lieu de rappeler que plus de 40 journalistes représentant divers organes médiatiques-presse écrite, électronique et chaînes de télévision nationales et internationales-ont coutume d'accompagner régulièrement les différentes sessions du festival de «Tourtite» en multipliant les directs, les reportages différés qui, via l'image et le son, répercutent à travers le monde les différentes activités organisées dans le cadre du festival :débats d'idées, compétitions sportives, expositions picturales et plastiques , florilège éditorial consacré à l'histoire de la ville, à son présent et à ses perspectives d'avenir, prestations du «village écologique»,soirées artistiques publiques et autres activités subsidiaires. Accessoirement, des reportages sont réalisés in situ et largement diffusés par la suite sur la thématique de l'attractivité touristique intrinsèque des sites avoisinants : la source Vittel, le cèdre Gouraud et l'espèce de macaques conviviaux qui le peuplent. Ifrane, avec sa forêt majestueuse et protéiforme, ses plans d'eau où la truite est reine, ses réserves naturelles protégées mais néanmoins ouvertes à loisir au public résonnent comme un sujet récurrent aux médias qui, au surplus ,ont permis de conférer à la ville d'Ifrane le label de la propreté absolue ,après Calgary au Canada et de la positionner comme une destination de villégiature d'excellence, est-elle devenue un sujet de dénégation et d'ostracisme ? Toute laisse à penser que c'est le cas, la désaffection de certaines instances vis-à-vis du festival de «Tourtite» n'en étant que le signe avant-coureur et l'indice symptomatique. Les interrogations fusent ici et là quant aux soubassements souterrains qui motiveraient cette inaction paradoxale des décideurs concernés s'agissant de la continuation, de la relance, d'un chantier devenu en soi un credo, une philosophie : «Tourtite». Sans doute faudra-t-il rappeler aux éventuels détracteurs -ou, à tout le moins à ceux qui douteraient de sa portée significative en termes de valeurs et d'idéaux symboliques- de cette avancée patrimoniale de grande facture la substance des directives doctrinales énoncées par S.M. le Roi Mohammed VI lors de son discours prononcé à l'occasion du 14ème anniversaire de son intronisation sur le Trône de ses augustes ancêtres qui mettent l'accent sur la nécessité historique de préserver et d'encourager la promotion de tous les vecteurs d'expression créatives inhérentes au soutien et à la consolidation du socle patrimonial immatériel du Maroc., dans le sens d'une harmonisation synergiques des exigences du développement humain dans ses strates à la fois matérielles, morales, spirituelles, intellectuelles et culturelles. Qu'il nous soit permis, à cet égard, de méditer profondément et de tirer les enseignements idoines des hautes directives du Souverain : «Le Maroc, riche de son identité plurielle aux multiples affluents linguistiques et ethniques, possède un patrimoine culturel et artistique digne d'admiration. Il appartient donc au secteur culturel de traduire concrètement cette diversité. Il devrait encourager toutes les formes d'expression créatrices, aussi bien celles en harmonie avec notre patrimoine séculaire que celles en phase avec le goût moderne, dans ses styles et ses genres, multiples et variés, et ce, dans une démarche où se conjuguent et se complètent les traditions ancestrales et les créations modernes». A bon entendeur, salut !


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