S'il est un fléau qui impacte lourdement, aujourd'hui, aussi bien notre économie que notre société, celui des accidents de la circulation en est majeur. Il y a quelques jours seulement, nous étions face à un lourd bilan : - 10 morts et 20 blessés, dont une quinzaine dans un état grave, dans un accident de la route à Berrechid suite au renversement d'un camion transportant, de façon illégale, des dizaines de personnes de retour d'un souk hebdomadaire ; - 2 morts et plusieurs blessés graves à la suite de la chute d'un fourgon dans un canal d'irrigation au niveau de Fquih Ben Salah ; - un mort et plusieurs blessés après qu'un camion citerne ait percuté le poste de péage à l'entrée de la ville d'Agadir, pour ne citer que ces cas parmi tant d'autres intervenus la même semaine. Véritable hécatombe qui nous interpelle tous au regard de ce qu'elle occasionne en termes de coût pour l'économie et de retombées sociales se résumant en une moyenne de 14 milliards de dirhams par an, soit 2% du PIB de perte pour l'économie, et à des milliers de cas d'incapacité à vie avec tout ce que cela occasionne comme retombées psychiques et psychologiques, lourd fardeau en terme de prise en charge pour les services de santé comme pour les familles. Face à cette situation, la question qui se pose est de savoir à quoi sert le code de la route qui vient d'être amendé dans l'esprit, justement, d'adapter certaines dispositions aux carences et dysfonctionnements soulevés par la pratique et afin d'améliorer la sécurité routière ? A quoi sert tout l'effort déployé au prix fort et l'énorme investissement consenti par l'Etat pour élargir le champ de contrôle routier et intensifier les opérations de surveillance ? A quoi sert tout le dispositif réglementaire prenant en considération la sécurité des citoyens et l'intérêt des professionnels? A quoi servent toutes les infrastructures routières dont la construction, les mises à niveau et la maintenance mobilisent des sommes colossales du budget de l'Etat, alors que ce sont 80% des accidents qui sont imputables au comportement des automobilistes ? Où sont la considération et le respect dont tout un chacun est tenu envers les éléments de la Gendarmerie Royale, de la Sûreté Nationale, de la Protection civile et des services de santé qui consentent d'énormes sacrifices en termes de sensibilisation, de veille au respect du code de la route et de soulagement des souffrances des victimes ? Que tout un chacun fasse une pause d'introspection afin de tirer les enseignements qui s'imposent dans le sens de plus de civisme, de respect de la loi, de rectitude, de responsabilité, du souci de sauvegarde et de protection des biens publics et du bannissement de toute forme de négligence. Bien des principes auxquels tous les usagers de la route sont tenus d'y adhérer et d'observer de façon scrupuleuse, avec cette même volonté qui anime la collectivité. L'idée est de se comporter, vis-à-vis du service public, du bien de la communauté et de notre patrimoine commun que constitue notre réseau routier et autoroutier national et notre capital humain, selon un esprit qui privilégie l'intérêt national sur la base des règles de la considération de l'autre, des règles de la précaution, de la vigilance et du comportement responsable.