Dans un contexte où la reprise économique se poursuit et se généralise en zone euro, principal partenaire du Maroc, la situation économique nationale évolue favorablement durant les premiers mois de l'année 2017. Et ce pour cause, le bon comportement du secteur agricole et la configuration sectorielle globalement positive. « En effet, le cumul pluviométrique moyen a atteint 278,9 mm à fin mars 2017, en augmentation de 86,9% par rapport à l'année précédente, portant le taux de remplissage des barrages à usage agricole à 53,1%. Compte-tenu de cette évolution, conjuguée à un niveau record d'utilisation des intrants agricoles, le Département de l'Agriculture prévoit la réalisation d'une récolte céréalière avoisinant 102 millions de quintaux, soit une hausse de 203% par rapport à la campagne précédente », explique la Direction des Etudes et de la Prévision Financière dans sa note de conjoncture, fraîchement publiée. Le secteur minier a affiché, lui-aussi, un comportement favorable à fin février 2017, en ligne avec la hausse notable, en glissement annuel, du volume de la production de phosphate roche de 19,9% après une augmentation de 4,1% un an auparavant. La contre-performance est observée, par contre, au niveau du BTP (Bâtiment et Travaux Publics). En témoigne le repli des ventes de ciment, principal baromètre du secteur, de 7% à fin février 2017. Du côté des activités tertiaires, la reprise des indicateurs du secteur touristique se confirme au terme des deux premiers mois de 2017, se traduisant par la consolidation des arrivées et des nuitées de 10,5% et de 14,8%, respectivement, après des replis de 1,5% et 0,7% à fin février 2016. Les indicateurs du secteur du transport, quant-à-eux, maintiennent leur évolution favorable, notamment pour l'activité portuaire globale et le trafic aérien des passagers qui se sont raffermis de 10,7% et de 9%, respectivement, à fin février 2017 après +4,3% et +4,7% un an auparavant. De même, les principaux indicateurs du secteur des télécommunications ont enregistré une évolution globalement positive au terme de l'année 2016, particulièrement pour le trafic voix sortant du parc global de la téléphonie (+7,7%) et pour le nombre d'abonnés à l'internet (+17,9%). Par ailleurs, le pouvoir d'achat des ménages aurait été bien orienté au premier trimestre2017, soutenu par l'effet conjugué d'une relative maîtrise des prix à la consommation (+1,9% à fin février 2017) et d'une amélioration des revenus. De son côté, l'effort d'investissement se serait maintenu au titre de la même période, bénéficiant du bon comportement de l'encours des crédits à l'équipement (+6,6% à fin février 2017) et de la valeur des importations des biens d'équipement (+11,7% à fin mars 2017). De leur côté, les échanges extérieurs du Maroc avec l'extérieur ont eu comme résultat, au terme du premier trimestre de 2017,un déficit commercial des biens de 45,5 milliards de dirhams, compensé à hauteur de 57% par les recettes de voyages et les transferts des MRE malgré leur baisse de 4,9% et de2,3% respectivement. Allégement du déficit budgétaire Au niveau des finances publiques, la situation des charges et ressources du Trésor fait ressortir un allègement du déficit budgétaire de 43,7% ou de 7milliards de dirhams pour s'établir à 9 milliards de dirhams à fin février 2017. Compte tenu de la hausse de l'excédent du solde des comptes spéciaux du Trésor, cette évolution a résulté, particulièrement, du repli des dépenses globales de 2,2%, conjugué à la progression des recettes fiscales de 4,4%. La DEPF fait observer, en outre, que la masse monétaire a augmenté, en glissement annuel, de 5,4% à fin février2017 après +7,1% le mois dernier et +5,7% l'année précédente. Ce ralentissement a découlé, essentiellement, de la poursuite du ralentissement du rythme d'accroissement des réserves internationales qui ont augmenté de 7,3%à 250,9 milliards de dirhams, après +9% à fin janvier 2017 et +27,6% à fin février2016. En revanche, le rythme de progression des crédits bancaires ainsi que celui des créances nettes sur l'administration centrale s'est amélioré, passant de +1,6% et -5,6%, respectivement, à fin février 2016 à +3,7% et +12,4% à fin février 2017. Au niveau du marché interbancaire, le besoin de liquidité des banques s'est atténué au cours du premier trimestre 2017. Ainsi, Bank Al-Maghrib a réduit le volume de ses interventions, notamment, à travers les avances à 7 jours sur appels d'offre, dont le volume moyen s'est établi à 11,2 milliards de dirhams après 13,3 milliards de dirhams au quatrième trimestre 2016. De son côté, le taux interbancaire a maintenu son évolution à des niveaux proches du taux directeur, s'établissant en moyenne à 2,26%, soit le même niveau enregistré au quatrième trimestre 2016. Sur le marché boursier, ses indicateurs ont subi une correction à la baisseau cours du premier trimestre 2017. A fin mars 2017, les indices MASI et MADEX se sont repliés de 11,7% et de 12,8%, respectivement, par rapport à leurs plus hauts niveaux du 10 janvier 2017, ramenant leur performance depuis le début de l'année de +10,7% et +11,2% à -2,3% et -3%. Ce repli a été occasionné, particulièrement, par le recul des indices des secteurs des banques (-5,1%), des télécommunications (-3,3%) et du BTP (-7,3%). De son côté, la capitalisation boursière a reculé par rapport à son haut niveau de 10,7% pour s'établir à 574,5milliards de dirhams après une hausse de 10,3%, enregistrant ainsi un repli par rapport à fin décembre 2016 de 1,5%.