· Un milliard de DH pour la mise à niveau de la flotte · 16.000 barques et 1.800 bateaux concernés · Un manque à gagner pour l'Etat d'environ 200 millions de DH C'est parti! Le programme de mise à niveau et de modernisation de la flotte des segments côtier et artisanal sera lancé dès cette première semaine du mois de juin. A cet effet, une caravane spécialement dédiée sillonnera les différents ports du Royaume pour présenter aux professionnels le contenu des mesures ainsi que les modalités pratiques de leur application. «Il s'agira, en quelque sorte d'un guichet unique ambulant», indique, Zakia Driouich, directrice des pêches maritimes et de l'aquaculture. Et pour cause! L'enjeu est de taille. L'entrée en vigueur imminente des règles de l'OMC sur les exigences de la qualité de l'outil et des produits aliène de manière sérieuse le devenir de la filière halieutique dans son ensemble. La menace pèserait sur 400.000 emplois et pas moins de 11 milliards de DH au titre des recettes à l'exportation. Sans oublier les retombées négatives sur l'industrie de valorisation et le marché local de consommation. Anticiper un scénario catastrophe revient à lancer d'urgence ce programme. D'autant plus qu'un large consensus est partagé parmi les composantes de la filière des produits de la mer quant à ses axes principaux. Dans le détail, indique Zakia Driouich, «il s'agit de mobiliser un milliard de DH sur le budget de l'Etat pour moderniser une flotte forte de 16.000 barques et de 1.800 bateaux de la pêche côtière». Avec à la clé la garantie, en priorité, de la sécurité du personnel et de la qualité des prises. Mais, in fine, l'objectif est d'instaurer une adéquation entre la flotte en activité et le disponible en ressources halieutiques. D'où, aussi, la mise en place d'un «plan de sortie de flotte» moyennant indemnisation des armateurs souhaitant se retirer définitivement du secteur. Pour la directrice des pêches et de l'aquaculture, la mise en œuvre de ce programme produira à terme un effet bénéfique sur l'industrie des chantiers navals, tout comme il permettra d'absorber l'effet de la hausse du prix du carburant, grâce à une meilleure valorisation des produits de la mer. Pour rappel, la dernière rencontre entre les professionnels et le Premier ministre, en présence des départements concernés, avait débouché sur la mise en œuvre d'un train de mesures visant l'allégement de l'impact de la flambée du carburant. Dans ce cadre, il a été décidé la révision de la structure du prix du gasoil de manière à faire bénéficier les navires de la pêche côtière d'un prix similaire à celui pratiqué à la pompe, à travers le soutien de la Caisse de compensation. Cette mesure, qui entre en vigueur à partir du 1er juin, devrait coûter à l'Etat la bagatelle de 75 millions de DH. Ceci, rien que sur les six prochains mois. Concrètement, l'Etat supporte un différentiel de 52 centimes par litre de gasoil consommé. Sur le même registre, il a été retenu de déduire les charges de gasoil de l'assiette concernée par la taxe de halle perçue par l'ONP. A ce titre, le manque à gagner qui sera pris en charge par l'Etat est estimé à 45 millions de DH. S'y ajoute la baisse du taux de la taxe ONP qui devrait passer de 4% à 3% à partir de janvier 2009, car nécessitant un réaménagement du cadre fiscal. N'empêche que son coût est estimé à 36 millions de DH. Et, cerise sur le gâteau, Akhannouch a même réussi à imposer aux conserveurs d'augmenter le prix industriel de la sardine. C'est un plus de 100 millions de DH de chiffre d'affaires pour les pêcheurs.