Le programme de réformes politiques et économiques mis en œuvre au Maroc sous l'impulsion de SM le Roi Mohammed VI a été mis en valeur lors d'une importante conférence, co-organisée jeudi à Londres par le groupe Financial Times et l'Agence multilatérale de garantie des investissements (AMGI), relevant de la Banque mondiale. Lors de cette conférence, consacrée à l'analyse de la gestion des risques politiques dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord (MENA) dans le contexte du printemps arabe, plusieurs participants, dont des responsables politiques et des experts économiques, ont relevé la pertinence des choix opérés par le Maroc notamment durant la dernière décennie. Ces choix ont permis au Maroc de renforcer sa résilience face aux nombreux défis internationaux et régionaux, a expliqué à la MAP, M. Daniel Korski, chercheur au European Council on Foreign Relations (Conseil européen des relations étrangères/ECFR), en marge de la conférence, qui a vu la participation de personnalités de marque dont le ministre tunisien de l'Economie et des Finances, M. Jalloul Ayed. “L'expérience marocaine est très intéressante et a le potentiel d'influencer considérablement l'évolution de la situation à travers la région”, indique le chercheur, soulignant que le succès du Maroc à mener à bien son processus démocratique et à promouvoir la prospérité de son peuple fera à coup sûr du Royaume “un modèle distingué” pour les pays de la région MENA. Rappelant les réformes constitutionnelles plébiscitées par le peuple marocain à l'occasion du référendum du 1er juillet dernier, M. Korski a noté qu'il serait intéressant de voir comment le futur gouvernement, qui sera formé suite aux élections législatives du 25 novembre, contribuera au renforcement du processus prometteur enclenché au Maroc, en particulier au niveau du développement économique et social et celui des relations très stratégiques et très intenses qui lient le Maroc et l'Union européenne. Le responsable du Conseil européen a salué, dans la foulée, le rôle clef joué par la Monarchie dans la conduite du processus de réformes engagé dans le Royaume. “La Monarchie joue un rôle crucial dans le renforcement de la stabilité”, a-t-il dit, citant, dans ce contexte, la contribution remarquable des monarchies scandinaves à faire des pays de cette partie du monde des nations riches et prospères. Une attractivité avérée pour les investisseurs Les efforts du Maroc pour renforcer son image auprès des investisseurs ont également été mis en exergue par d'autres experts, qui ont souligné que les grands chantiers de développement lancés dans le pays durant la dernière décennie, sa stabilité, son cadre juridique favorable font du Royaume une destination attrayante pour les investisseurs en quête d'opportunités d'affaires dans la région. Certains experts ont néanmoins souligné que le Maroc est appelé à maintenir voire renforcer la cadence de développement qu'il connait pour rester dans le radar des investisseurs dans un contexte international où la concurrence ne cesse de s'intensifier. Le renforcement de la diversité du champ économique du pays ne manquera pas de renforcer la côte du pays auprès des investisseurs, confie pour sa part, à la MAP, M. Michel Wormser, Vice-président et Directeur Général des Opérations à l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements de la Banque Mondiale. “Il n'y a pas de raison pour que le Maroc ne soit pas attractif pour les investissements et en particulier pour les financements privés”, souligne de son côté, M. Charles Paradis, Directeur général du pôle Concessions au sein du groupe Bouygues. Pour le responsable, le Maroc demeure “un pays très avancé dans la région et il le restera”, citant plusieurs facteurs qui font la force du Maroc, en particulier une stabilité politique exemplaire ancrée par le rôle que joue la Monarchie. Le pays dispose de solides fondements et structures législatifs, administratifs et juridiques, offrant un gage de stabilité contractuelle pour les investisseurs, a poursuivi M. Paradis, rappelant que le groupe Bouygues, à travers sa filiale ByMaro, a une présence aussi forte qu'ancienne dans le Royaume, en particulier dans le secteur du bâtiment et des infrastructures. L'administration marocaine assure la stabilité qui permet aux investisseurs et aux compagnies internationales d'envisager les changements avec sérénité, argumente-il. L'AMGI, une disposition à accompagner l'essor du Royaume Cette confiance que suscite le Royaume parmi la communauté d'affaires est partagée par l'AMGI, qui souhaite, selon M. Michel Wormser, accompagner les efforts consentis par le Maroc en particulier au niveau de la diversification des sources d'investissement. “Le Maroc est vu actuellement comme un pays stable, qui a certes ses défis, mais qui se présente comme un havre dans la région où les investisseurs veulent continuer de venir”, a dit le responsable, soulignant que son agence peut jouer un rôle dans l'ensemble de la région MENA, y compris au Maroc, pour attirer davantage d'investisseurs. Notant que l'ensemble de la région fait face à un défi fondamental, à savoir la création de postes d'emploi, M. Wormser a observé que le secteur privé, national et international, sera appelé à intervenir avec plus de force pour compléter et soutenir les efforts déployés par les gouvernements dans ce contexte. Il a fait savoir que son agence a signé, mercredi, un accord portant sur la mise en place d'un fonds d'investissement pour couvrir un certain nombre de pays, y compris le Maroc. “Nous chercheront à renforcer davantage notre présence au Maroc, en particulier le secteur de l'énergie renouvelable”, a-t-il dit. Fondée en 1988, l'AMGI vise à faciliter des investissements privés productifs en assurant la couverture des risques par des émissions de garanties ou d'assurances contre les risques non commerciaux, et de fournir à ses membres, comme le font la BIRD ou la SFI, des conseils et de l'assistance technique pour améliorer l'environnement économique et financier des projets d'investissement. Les membres de l'AMGI sont tous affiliés à la Banque mondiale. 165 pays ont ratifié la convention établissant l'AMGI et 149 ont effectivement souscrit à son capital.