Le PPS a encore creusé le sillon de la proximité en conviant samedi ses militants de la région de Sidi Slimane à une journée de réflexion sur le développement de leur province. Dès l'entame des travaux, devant une salle comble dont l'atmosphère festive savait faire place à l'attention soutenue, organisateurs de la manifestation et cadres du Parti ont tenu à affirmer leur conviction que l'écoute attentive est mère de la saine gestion politique et qu'en tout cas, c'est le crédo dont ils entendent s'inspirer dans leur action d'ancrage au vécu des citoyens. La proximité, diront- ils à l'envi, c'est l'information qui permet le diagnostic le plus exact, lequel détermine la solution la plus appropriée au problème. Cependant cette journée sur les défis au développement provincial, quand bien même elle aura été un grand pas sur la voie de la proximité, a également commémoré une naissance déterminante : celle d'une province qui naguère encore n'occupait qu'un strapontin dans le dispositif de Kenitra, la structure mère. On en faisant une province à part entière, le pouvoir central est non seulement allé aux devants de bien des attentes, mais encore aura franchi un pas significatif sur la voie de cette décentralisation qui veut « que les problèmes locaux soient réglés à l'échelon local, et non pas d'un bureau de chef-lieu. » Et c'est sans doute en raison de cette filiation que de bout en bout, les diverses interventions faites au cours de cette manifestation ont été marquées par la volonté d'accroître l'élan de la création. Aux foules qui s'étaient déplacées en masse pour recevoir le message du PPS à l'une des provinces où sa présence est la plus marquée, le Secrétaire général du Parti a dit le soutien de ce dernier à ses militants locaux et son engagement à œuvrer à leurs côtés pour la réalisation de leurs aspirations au progrès et à la dignité. Aujourd'hui est un jour faste pour la construction des relations du PPS avec les conseils locaux et les militants de cette jeune province dont la tradition progressiste et socialiste ne s'est jamais démentie depuis des décennies, a-t-il déclaré en substance. Rendant hommage à l'action de proximité des conseils communaux, il a dit sa foi que cette pratique est la mieux à même de réaliser le développement régional et l'aspiration à la dignité dans une province dont la création est un acte de justice. Car, a-t-il ajouté, pour le PPS la politique est tout autant écoute attentionnée que pratique réelle. Le SG du PPS a invité à œuvrer par un travail politique respectueux des institutions à l'émergence d'une nouvelle génération de réformes. Des réformes qui seraient tout autant constitutionnelles, qu'économiques ou sociales et qui concerneraient la justice, le gouvernement … Car, a-t-il ajouté, aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de réhabiliter l'action politique et les partis, besoin de crédibiliser le parlement par des élections honnêtes ; et pour ce faire il faut des partis politiques structurés et forts qui fassent œuvre de propositions concrètes. C'est-à-dire, a-t-il souligné, tout le contraire de ce que à quoi appellent ceux qui cherchent à nuire à la démocratie au Maroc aujourd'hui. Le peuple attend des signes forts dans les domaines social et économique, ou sur le plan de la redistribution des richesses, comme sur celui de la résorption du chômage ou de la Santé et de l'éducation. Le PPS prend ses responsabilités et se prononce pour la poursuite des réformes, et ce d'autant plus que les partis politiques sont potentiellement capables de mener à bien le projet de modernité et de progrès de la société porté par l'Institution royale, a-t-il conclu. Moulay Ismail Alaoui, Président du conseil de la présidence du PPS, qui auparavant avait dit les différentes significations de la journée d'étude dans un exergue particulièrement applaudi, a également initié les exposés sur les défis au développement de Sidi Slimane par un exposé dans lequel il a présenté l'existant des activités génératrices de revenus et leurs perspectives dans la province. Essentiellement agricoles ou transformatrices de produits agricoles, ces activités a t-il laissé entendre, souffrent de divers maux dont la majorité ne lui vient pas de ce qu'elle a été longtemps une région excentrée. Il a ainsi cité la faible superficie des terres cultivées rapportée à celle de la province, la forte densité de population et l'atomisation des exploitations agricoles, le caractère vivrier d'une grande part des cultures pratiquées et un taux d'analphabétisme qui rend délicate l'acquisition des connaissances qui président au progrès technique. Cet ensemble de données lui semble d'autant plus préjudiciable au développement provincial que sur les 300000 habitants que compte la province, 198000 sont des ruraux. Ce qui l'a amené à faire cet alarmant constat : la moitié des ruraux locaux sont des gens sans terre et donc sans espace pour créer des richesses. Cependant a-t-il estimé, l'horizon n'est pas bouché et grâce à la coopération entre élus, administrateurs publics et associatifs, les choses sont en train de bouger. Ainsi l'infrastructure se développe à pas sûrs, l'électrification et l'adduction d'eau entrent en campagne et après avoir marqué un net recul, les industries de transformation- des produits forestiers et d'élevage, notamment- retrouvent des raisons d'espérer. D'autres raisons d'espérer ont été avancées par Naima Rgoubi, déléguée du ministère de l'Education nationale qui a parlé de l'ouverture de nouvelles unités d'enseignement au cours de cette année même, dont un collège à Dar Belamri, un lycée à Sidi Slimane et une école communale à Azrar. Déplorant des déperditions scolaires plus importantes que la moyenne nationale, elle a laissé entendre que pour en limiter les dégâts, le programme d'aide aux élèves et aux familles a été renforcé, que le réseau des cantines scolaires a été étendu et que des solutions sont mises en place s'agissant du transport scolaire. Moins réjouissant au départ, l'existant en matière de santé publique qui montré que la pollution des eaux de l'Oued Sebou est à l'origine de plusieurs cas de typhoïde, de choléra et de diarrhée devrait connaitre des améliorations avec la généralisation de l'adduction d'eau potable. Abdellatif Cheddali, Directeur des collectivités locales qui s'est attaché à mettre en valeur l'impact de la création de la province sur le développement régional a dit l'importance de la gouvernance en le domaine. Ce qui, a-t-il laissé entendre, en supposant une claire vision des objectifs et de leur faisabilité, présuppose le choix judicieux de l'élu au sortir des urnes. Considérant que la participation de l'Etat au développement local est essentielle en ce qu'elle porte sur les fonds, il a appelé à des plans de stratégie coopératifs associant tous les intervenants dans l'acte de développement.