L'Institution royale est la cible, depuis quelques semaines, d'une campagne de dénigrement par voie d'une certaine presse. L'Institution royale est la cible, depuis quelques semaines, d'une campagne de dénigrement par voie d'une certaine presse. Les attaques sont devenues systématiques sur fond de surenchère : qui va être le plus irrévérencieux dans la critique, l'invective et même la diffamation? À croire qu'être un journaliste professionnel qui se respecte aujourd'hui au Maroc et ailleurs, affublé du titre de briseur des tabous qui use librement de sa plume, passe nécessairement par l'offense de la personne du Roi, qui selon la Constitution, faut-il le rappeler, est sacrée et inviolable. En quoi ces attaques insidieuses servent-elles la liberté d'expression et la cause de la démocratie ? Aura-t-on oublié que la royauté, garant de leur cohésion, est le ciment qui unit tous les Marocains ? Alors, quel est l'objectif des auteurs des crimes médiatiques de lèse-majesté? À qui profite cette offensive contre la monarchie ? Tout cela ressemble fort bien à une tentative de déstabilisation orchestrée en sous-main par des nihilistes qui n'ont de projet autre que de jeter l'anathème sur les symboles du pays et de mettre en doute toutes les actions de réforme entreprises dans différents domaines. Certains responsables dans l'establishment s'interrogent, en privé, non sans inquiétude, sur cette nouvelle dérive médiatique qui commence à prendre des proportions importantes. Même sentiment du côté des observateurs de la scène politique nationale, ils ont du mal à comprendre les ressorts intimes de ces attaques en règle contre le pouvoir monarchique. Or, ceux qui ont une haute idée de l'État et de son image ne sont pas contents de ce qui se passe actuellement. Pour le moment, aucune réaction officielle, ni des pouvoirs publics, ni des partis politiques, ni de la société civile d'habitude prompte à réagir quand il s'agit d'autres sujets. Silence radio. Tout le monde se souvient de l'affaire Oualalou qui a estimé avoir été diffamé, il y a quelques mois, par un hebdomadaire arabophone. Cette affaire avait créé un grand émoi dans le pays et soulevé l'indignation de l'USFP et du gouvernement. Mieux, la justice s'est empressée de condamner le directeur de cette publication, toujours derrière les barreaux, à une peine d'emprisonnement. On n'a pas vu le même front se constituer pour la défense de l'Institution royale. Certains en appellent à l'application stricte de la loi, en vue de placer chacun devant ses responsabilités. De telle sorte à mettre, fin une fois pour toutes à la confusion entre liberté et libertinage. Car le grand risque encouru c'est que cette situation aboutisse, à terme, à une reprise en main où la presse perdra tous les espaces de liberté gagnés grâce à la politique d'ouverture favorisée justement par le nouveau règne. Alors, à ce moment-là, les nihilistes de tout poil seraient contents. Ils diront : vous voyez, on vous l'a dit, le Maroc n'a pas changé, les “sécuritaires“ gardent toujours les réflexes du passé. Mais il est temps de mettre le holà à ce qui menace les fondements de la démocratie responsable et de la vraie liberté.