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Capitaine Ali Najab : L'histoire d'un sacrifice pour la Nation
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 03 - 2020

Le bonheur de retrouver les siens est réel. Mais le tournant fatal dans la vie du soldat qui retrouva des lieutenants, auparavant, sous ses ordres, devenus des généraux est à gérer. Sans complexe pourtant à être appelé «mon capitaine», l'homme garde en tête la grande satisfaction d'avoir accompli son devoir».
Rien ne prédestinait le jeune garçon qu'il était à embrasser une telle carrière. Une passion pour les avions, peut-être. Très jeune, sa maman le surprit, lors des préparations à l'entrée en 6ème, à coller sur son cahier la photo d'un pilote de chasse américain au lieu de faire ses devoirs. Sa riposte aux remontrances d'une mère regardante sur le parcours de son fils malgré un environnement très défavorisé financièrement fut spontanée : «Quand je serai grand je serai pilote comme lui !».
Dans son subconscient, sa trajectoire était toute tracée. Chose faite. Et à son retour de l'école de chasse française, sa mère lui fit un cadeau inestimable. Elle lui offrit le fameux cahier où il avait collé la photo du pilote américain. Fière de son fils qui a réussi, malgré une fratrie de 5 garçons et 2 filles, à percer brillamment dans les études, la maman avait collé en face de la photo fétiche de son aîné, la sienne, assis dans la cabine d'un avion de chasse.
Capitaine Ali Najab était l'enfant sage, studieux et d'une maturité précoce de la famille. Déjà dans la vie normale, il n'avait pas le droit à l'échec… Il ne savait pas que plus tard, il devra le prouver de manière bien plus rude qu'il ne l'aurait pensé.
Sa résistance à une telle preuve aurait-elle aussi facilité par la formation de haut niveau reçue successivement au Texas, à Tours puis en Iran ?
Le militaire aura eu, en effet, la chance d'avoir d'excellents instructeurs pilotes américains et français qui lui ont transmis leur savoir, l'amour du pilotage, la rigueur, le courage et la modestie aussi ; une qualité essentielle que doit avoir tout pilote de chasse.
Le destin lui réservera une trajectoire toute particulière lors de sa capture par l'ennemi.
Suite aux 25 années d'emprisonnement dans les camps de Tindouf, le capitaine Najab n'en ressortira pas indemne. Souffrant du Syndrome Post Traumatic Stress Disorder (Les troubles de stress post-traumatiques), les signes de fatigue, d'angoisse et de mélancolie se lisaient et se lisent, aujourd'hui, encore sur le visage du soldat. Il faut dire que tout prisonnier de guerre en souffre… Ali regrettera que les prisonniers de guerre marocains rapatriés de Tindouf n'aient pas bénéficié d'accompagnement psychologique pour une bonne réinsertion dans la vie civile…
Pour sa part, il puisa dans ses capacités intrinsèques pour résister à cette sensation de se sentir une victime. Il y avait aussi la foi en Dieu… La prière et la lecture du Coran représentaient, en large partie, l'antidote à ses souffrances son angoisse et son incertitude. Il y avait aussi l'amour de la patrie, inculqué par son père qui permettait de faire de l'homme un être exceptionnel… «Si le Maroc ne récupère pas son Sahara, je dois être inquiet quant à son avenir en tant qu'Etat et en tant que communauté», la phrase prononcée par Feu SM Hassan II tournait en boucle dans la tête du capitaine Najab. Une manière également de résister contre l'adversité.
La foi aussi en sa famille lui a été d'un réconfort inégalable. Les lettres et les médicaments, envoyés à travers le Comité international de la Croix-Rouge par sa femme, en sont une démonstration concrète. Imaginer le retour au bercail permettait aussi de résister. Le courage du guerrier aussi.
Un courage qui a permis de contenir aussi toute l'émotion d'un homme face à sa femme venue à sa rencontre le soir même de son arrivée à Agadir. Retenant ses larmes, le soldat s'est difficilement relevé de son lit d'hôpital pour prendre sa bien-aimée dans ses bras et lui murmurer à l'oreille: «Fille de bonne famille, pardonne-moi».
Enceinte de 8 mois, sa fille l'attendait à Rabat. Elle n'avait que 3 ans quand il l'avait quittée. Les retrouvailles avec toute la famille et les amis venus nombreux furent célébrées en grande pompe grâce au beau-frère Ahmed Biaz -ex-directeur de l'ONDA- qui fit venir Leila Ghofrane pour égayer la soirée…
Le bonheur de retrouver les siens est réel. Mais le tournant fatal dans la vie du soldat qui retrouva des lieutenants, auparavant, sous ses ordres, devenus des généraux est à gérer. Sans complexe pourtant à être appelé «mon capitaine», l'homme garde en tête la grande satisfaction d'avoir accompli son devoir.
Profiter de cette seconde vie post-libération était plus que mérité. Diagnostiqué diabétique, depuis déjà 33 ans, l'homme a dû apprendre pourtant à gérer cet état de santé.
Il s'employa les deux premières années après sa libération à voyager pour dénoncer les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf. En 2004, il se rendit au CICR à Genève pour militer en faveur de la libération des 404 prisonniers restés entre les mains du Polisario. L'année suivante et avec ses cinq autres camarades, ex-prisonniers, il se rendit aux Etats-Unis d'Amérique où ils menèrent une campagne au Sénat. La rencontre de John Mc Cain et d'autres congressmen du département d'Etat, Human Rights Watch, Freedom House, à l'ONU a permis de dénoncer les violations des Conventions de Genève par l'Algérie et le Polisario dans le traitement des prisonniers de guerre marocains. Un périple sanctionné par une victoire puisque tous les prisonniers du camp de Tindouf furent libérés en août 2005.
Le capitaine Ali Najab continuera à rappeler fièrement que le Sahara est marocain et que les habitants des camps ne sont pas des réfugiés mais un amalgame de harratines venus de Mauritanie, de Sahraouis de Tindouf et de Bechar… Les témoignages de l'homme rappellent l'histoire. Authentique.


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