L'évolution de la plasturgie au Maroc reste faible par rapport aux pays voisins. Même minée par le secteur informel, elle pourrait se développer davantage. Chaque Marocain consomme en moyenne et par an 12kg de produits issus de l'industrie de plasturgie. Selon les prévisions, la consommation évoluera pour atteindre les 18 kg à l'horizon 2010. Une moyenne qui reste tout de même faible par rapport à la Tunisie (21kg/hab./an) et la France (106kg/hab./an.). Ces statistiques, publiées dans le cadre d'une étude récente réalisée par les services de la Mission économique française au Maroc, révèlent que la plasturgie nationale pourrait se développer davantage dans un avenir proche. En effet, le chiffre d'affaires de ce secteur est passé de 3,17 milliards dirhams en 1998 à 4,21 milliards dirhams en 2004. Les exportations ont également affiché des résultats satisfaisants. Elles sont passées de 68.61 millions dirhams, en 1998, à 269.28 millions dirhams six années plus tard ; une hausse enregistrée grâce notamment au développement de la sous-traitance et l'outsourcing. En effet, le secteur comptait officiellement 270 entreprises employant 10.534 personnes au cours de l'année dernière. Mais, si l'on tient compte des entreprises, qui ont comme activité secondaire la transformation des plastiques, et celles qui sont dans le secteur informel, le nombre total des entreprises avoisinerait les 400. Dans ce sens, il faut dire que l'informel représente 20 à 30 % du marché. « Afin de réduire la concurrence de celui-ci, il est impératif de promouvoir le respect des normes internationales comme celles édictées par l'Office international du travail ou celles afférentes au développement durable », indique cette étude. Selon la même source, la plasturgie au Maroc doit faire preuve d'innovation pour améliorer la compétitivité et la qualité de ses prestations et pour profiter des opportunités offertes à l'échelle mondiale. « Cette branche d'activité est encore loin de répondre aux exigences de normes et de créativité exigées l'international ». C'est pour ces raisons-là qu'un plan d'action commun entre la Fédération de la chimie et de la parachimie et le ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie a été mis en place en 2005. Ce plan d'action comportait, entre autres, un programme de normalisation, une action dite « hygiène-sécurité » ainsi que la création d'un centre technique de la chimie. En plus d'avoir mis le doigt sur les faiblesses du secteur, cette étude a levé le voile sur les opportunités d'affaires qui s'offrent à lui. Notamment dans les domaines de l'emballage (films multicouches, sacs bio.), de la menuiserie composite, des équipements électroniques, de l'automobile et de l'aéronautique.