Agadir. La pénurie d'eau dans la région Souss-Massa en général et au niveau du Grand Agadir en particulier est devenue, au fil des années, une préoccupation majeure, vu l'exploitation excessive des ressources, la rareté et l'irrégularité des précipitations. Cette situation est aggravée par l'utilisation irrationnelle des eaux souterraines, ce qui nous met devant le risque d'une catastrophe écologique si aucune mesure répressive n'est prise pour mettre un terme à l'exploitation irrationnelle des ressources hydriques et pour trouver des alternatives susceptibles de garantir la bonne marche des secteurs économiques. Plusieurs mesures pratiques ont été prises dans ce cadre, dont la création de l'Agence du bassin hydraulique de Souss-Massa qui a joué un rôle crucial dans la sensibilisation de la population et effectué des études importantes sur l'état des ressources en eau dans la région, ainsi que la mise en place du projet de gestion intégrée des ressources en eau du Souss Massa (SWIM), qui a bénéficié de l'appui financier et technique de l'Agence américaine pour le développement international (USAID). Bien que la zone du Grand Agadir, de par son importance en tant que pôle économique et urbanistique, soit pionnière au niveau national en matière d'épuration des eaux usées et qu'elle ait accumulé une expérience qui l'érige en modèle à suivre, il n'en demeure pas moins que l'alternative de l'assainissement liquide devrait faire l'objet de davantage d'intérêt. Outre les bienfaits écologiques et sanitaires de l'épuration des eaux usées, les expériences scientifiques ont démontré également son efficacité quand il s'agit de l'utilisation des eaux traitées dans certaines activités agricoles mais aussi dans l'irrigation des parcours de golfs (dix à l'horizon 2015) et des espaces verts de la ville. Il est illogique que le Grand Agadir et sa région, réputés pour leur potentiel agricole et touristique de premier ordre, pâtissent d'un déficit annuel en la matière estimé à 155 millions m3, comme le confirment les études effectuées, au moment où les 24 millions m3 d'eaux usées produites ne sont pas exploités après traitement pour réduire ce déficit, sachant que la nappe souterraine est menacée, elle aussi, par la montée des eaux salées. Conscients de la nécessité de rompre avec les approches conventionnelles quant au traitement de la problématique des eaux usées, les différents intervenants du Grand Agadir ont pris de nombreuses initiatives ayant fait de la zone d'Agadir une région pionnière dans le domaine d'assainissement liquide.