Un désamour. La confiance a disparu. Et les conditions de son retour semblent très difficiles à réunir. Les données sont là. Définitives et incontournables. Les joutes électorales du mois de juin se dérouleront sur cette base statistique qui est au cœur de toutes les inquiétudes sur l'avenir politique du pays. Ils sont 13.360.219 électeurs inscrits dont 46% de femmes. Les moins de 45 ans constituent 60%. Et les 18-35 ans sont 32%. Le toilettage des listes électorales a permis, tout de même, en gros, de radier 1.308.759 électeurs et d'inscrire 1.640.000 personnes. Maintenant, la situation a l'air nette. Mais la seule question qui vaille reste de savoir si les partis politiques marocains — les nouveaux et les anciens, les gros et les petits, le PAM et les autres — pourront par leurs programmes, leurs idées, leurs élites, leurs leaders donner envie aux gens d'aller voter. Rien n'est moins sûr. Car il existe — et c'est une évidence — comme un divorce durable entre les partis politiques et les citoyens. Un désamour. La confiance a disparu. Et les conditions de son retour semblent très difficiles à réunir. Les plus clairvoyants des responsables des partis ont trouvé un moyen simple d'inverser la tendance. Ils misent sur la «notabilisation» des candidats. Quand un notable débarque dans un parti, il arrive avec son argent, ses électeurs, sa clientèle, ses obligés, son histoire, son image, etc. Le parti n'a plus à convaincre, ni à argumenter, ni à expliquer, il lui suffit juste d'accréditer la bonne personne. Ou presque. C'est peut-être un raccourci utile pour engranger quelques résultats mais cela ne règle aucun problème sur le fond.