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PJD, ce parti aux 4 ajustements ministériels et 3 remaniements en 8 ans, qui gouverne
Publié dans Barlamane le 01 - 08 - 2019

Depuis la montée du PJD au pouvoir en 2011, le PJD est plus présent sur la scène politique que jamais auparavant, parallèlement à des revendications sociales de plus en plus grandes et de plus en plus nombreuses.
En 2003, après les attentats de Casablanca le 16 mai, le PJD est sur la sellette. La rue est sous le choc et pense que le discours du PJD a favorisé ces attaques. Elle réclame son interdiction d'exercer et même sa dissolution. Sauvé de peu, après beaucoup de conciliations et de concessions avec les organes d l'Etat compétents, dont sa condamnation publique des attentats, le PJD se fait petit et peu retentissant.
Suite au référendum constitutionnel de juillet 2011 qui a donné lieu aux élections en novembre de la même année, le parti sort les crocs petit à petit. Le PJD est élu à majorité écrasante soit 27,08 % de 45,40 % du total des votants, et le parti est encouragé par les prémices du printemps arabe qui sévissent dans le Maghreb et par les nouvelles dispositions de la Constitution.
Et pour cause, la même année, la nouvelle Constitution dont se dote le Maroc protège mieux les partis, belle occasion pour le PJD, qui a faillit être dissout par le Roi lui-même en 2003, révèle également Telquel dans son édition du 26 juillet 2019. Finies les dissolutions arbitraires, l'article 9 de la Constitution stipule que « les dispositions de la loi organique sur les partis considèrent qu'un parti ne peut être dissout par les pouvoirs publics qu'en vertu d'une décision de justice».
En outre, l'article 68 de la loi organique des partis politiques promulguée le 22 octobre 2011 précise : «Le tribunal administratif de Rabat est compétent pour statuer sur la requête de dissolution qui lui est soumise par l'autorité gouvernementale chargée de l'Intérieur contre tout parti politique qui inciterait à des manifestations armées dans la rue, ou qui présenterait, par sa forme et son organisation militaire et paramilitaire, le caractère de groupes de combat ou de milices armées privées ou qui aurait pour but de s'emparer du pouvoir par la force ou de porter atteinte à la religion musulmane, au régime monarchique, aux principes constitutionnels, aux fondements démocratiques ou à l'unité nationale et l'intégrité territoriale du Royaume».
Il a été, certes, très curieux de voir des islamistes élus au pouvoir, puisque ces derniers font l'objet d'une mémoire collective déplaisante depuis les années 1970. Les grosses têtes actuelles du PJD, elles-mêmes, reviennent de loin. La plupart des militants du PJD aujourd'hui, ont, dans leur jeunesse, adhéré à l'organisation politique de la Chabiba Islamiya, extrémiste, interdite et jugée dangereuse. El Othmani, Benkirane, Ramid militaient au sein de la Chabiba, à partir de 1973. A partir de cette année, plusieurs meurtres et crimes ont été reconnus du fait de l'organisation à l'encontre d'étudiants militants gauchistes. On se souvient de la retentissante affaire de l'assassinat d'Omar Benjelloun à la machette en 1975.
Si certaines affaires ont été passées sous silence, avec le travail de réconciliation fait par l'Instance de l'Equité et Réconciliation (IER) notamment, d'autres resurgissent. Dernier épisode dans la saga des organisations politiques islamistes, l'affaire Aït El Jid dans laquelle le dirigeant Péjdiste Abdelali Hamieddine est soupçonné de meurtre. L'étudiant Benaïssa Aït El Jid avait été froidement assassiné par un groupe d'étudiants islamistes. Parmi eux figurait Abdelali Hamieddine, étudiant lui-même, à la même époque et résident à Dhar Mehraz, à Fès. Il militait alors, au sein de ce qui allait devenir, par la suite, l'Organisation du renouveau estudiantin marocain (OREMA, proche du PJD). Ait El Jid et son camarade ont été interceptés par le groupe de criminels alors qu'ils étaient à bord d'un taxi. Le groupe les a violemment agressés, tuant l'un et blessant grièvement l'autre.
En effet, la réconciliation avec un passé ensanglanté est discrètement initiée, petit à petit. En 2004, certains condamnés à mort de la Chabiba Islamiya sont graciés de la peine de mort. En 2013, Ouled Lahbib, le bras droit du fondateur et chef de la Chabiba, Abdelkrim Moutiî, revient au Maroc, après avoir été condamné à mort en 1984. En 2018, deux autres militants de la Chabiba Islamiya condamnés à l'exil ou à la prison dans les années 1980 et 1990 reviennent au Maroc. Il s'agit Abdellatif El Idrissi et Abdelmoula El Khentache, deux noms impliqués dans les attentats terroristes de l'Atlas Asni à Marrakech qui avaient entraîné la mort de deux touristes. Une politique de réconciliation qui a été mise en œuvre par le Conseil national des droits de l'homme (CNDH).
Depuis l'instauration de l'IER en 2004, les islamistes se sont plaints d'avoir été tenus à l'écart de la réconciliation, qui n'a bénéficié qu'aux gauchistes victimes des « années de plomb ». Pourtant, c'est bien El Mostafa Ramid, cadre du PJD, aujourd'hui ministre d'Etat chargé des Droits de l'Homme et ex-ministre de la Justice et des Libertés entre 2012 et 2017 qui a facilité l'avancée du projet de réconciliation.
Aujourd'hui, les islamistes sont au pouvoir depuis 8 ans. El Othmani vient d'être appelé à opérer un autre remaniement à la rentrée, le deuxième en deux ans depuis qu'il occupe le poste de Chef de gouvernement, après celui du 22 janvier 2018. Son prédécesseur, Benkirane a vécu un remaniement, le 20 mai 2015, une crise gouvernementale en 2013 qui aboutit à la sortie de l'Istiqlal de la coalition gouvernementale le mettant ainsi en minorité et trois ajustements ministériels contre un pour le gouvernement El Othmani.
On peut, à juste titre, parler de cohabitation entre le palais et le PJD.
Le Roi intervient quand et où il le faut dans les politiques entreprises par l'Exécutif et ce, dans le cadre de l'ouverture et de la stratégie royale de développement que vit le pays ainsi que de l'évolution des mœurs, des mentalités et des pratiques.
Quant à la vision du parti qui gouverne et les besoins de la société marocaine, le décalage ne cesse de se creuser. Les différentes revendications actuelles des syndicats liées au pouvoir d'achat, à la santé, à l'éducation, à la gestion de dossiers du moment relatifs à l'emploi comme celui de la Samir ou des malvoyants, ou encore aux droits et à la protection de la femme en témoignent.


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