Les chauffeurs de taxi doivent installer une séparation en plexiglas, ne transporter qu'un seul client et mettre une solution hydroalcoolique à la disposition de leurs passagers. Une centaine de chauffeurs de taxi ont manifesté le 15 juin à Alger pour dénoncer les conditions jugées « drastiques » de la reprise leur activité, annoncée par le gouvernement dans le cadre d'une nouvelle phase de déconfinement en Algérie. Les protestataires se sont rassemblés sans incidents devant le siège du syndicat national des chauffeurs de taxi à Alger, surveillés par des véhicules de la police. Le 14 juin, le gouvernement a autorisé la reprise de la circulation des transports urbains (taxis, bus et tramways), mais les conditions très strictes imposées par les autorités suscitent le mécontentement de chauffeurs de taxi inquiets pour leur budget. Les taxieurs, mot entré dans Le Larousse en 2019, doivent installer une séparation en plexiglas entre chauffeur et passager, mettre une solution hydroalcoolique à la disposition de leurs clients et ne peuvent transporter qu'un seul client, qui doit s'installer sur la banquette arrière. Pour Karim, 31 ans, père de cinq enfants, les autorités doivent payer « le coût de la mise en œuvre de toutes les dispositions sanitaires dans les taxis, a-t-il souligné.Si je dois payer pour le gel, le masque et le plexiglas, je ne pourrais jamais m'en sortir. » Le port du masque sanitaire est obligatoire depuis le 24 mai et les contrevenants sont condamnés à de lourdes amendes. « Mon frère, si tu as peur du corona, ben, c'est à toi de me fournir la vitre séparatrice, de refaire l'intérieur de la voiture », s'exclame Abdelkrim, un chauffeur âgé de 38 ans. Selon le dernier bilan officiel, 11 147 cas de contamination ont été officiellement recensés en Algérie, dont 788 décès, depuis le 25 février.