Le polisario aurait rapatrié depuis «les zones libérées» -sur le territoire algérien- vers Tindouf en Algérie quelques 4 700 personnes, après la dénonciation du cessez-le-feu en 2020, et demande en conséquence au programme alimentaire mondial de prendre en considération ces nouveaux contingents dans son évaluation de l'aide alimentaire accordée au polisario (rapport du polisario). Cette stratégie du polisario est théoriquement destinée à amplifier le nombre des populations séquestrées dans la région de Tindouf, et auxquelles ne s'applique pas le terme de «réfugiés » en droit international, parce que interdits de mouvements. Elle tend également à fournir des justifications à l'international, selon lesquelles le mouvement séparatiste disposait d'un pied à terre dans «les territoires libérés», qui désignent la zone tampon, qui fait partie du territoire du Sahara marocain, et qui avait été laissée délibérément par le Royaume du Maroc, derrière le mur de sécurité, pour éviter toute confrontation directe avec l'armée algérienne. Voilà enfin un lexique qui disparait définitivement du discours du polisario et surtout de la presse algérienne, qui se plaisait à signer des papiers depuis « les territoires libérés ». Les drones marocains n'auraient laissé aucune marge de manœuvre au polisario dans « les territoires libérées », mais rappeler plus de 4700 personnes, que ça soit d'un seul coup ou en plusieurs vagues, me parait quelque peu grossier et impossible à croire. Il est difficile de prendre au sérieux les allégations du polisario car aucune vie n'est possible dans la zone tampon. Si tout mouvement du polisario dans « les territoires libérés » parait désormais impossible, il était normal pour le mouvement séparatiste de proclamer solennellement l'évacuation «volontaire» de la zone tampon, pour réclamer tout naturellement des aides humanitaires supplémentaires, dont une partie est détournée par le pays hôte et le polisario, depuis le port d'Oran. Des produits alimentaires, provenant de l'aide humanitaire, avait été retrouvés dans les étals des commerçants en Algérie, à l'extrême Est du pays, et en Mauritanie. Il est aussi probable qu'une partie de l'aide internationale soit intégrée à l'aide internationale fournie par l'Algérie notamment à Ghaza ou d'autres pays secoués par des catastrophes naturelles, car comment expliquer qu'un pays qui manque gravement lui-même de lait, de lentilles, de semoule et d'huile, puisse aller au secours d'autres nations, que seules les catastrophes naturelles ou les guerres ont fragilisé leurs systèmes d'approvisionnement en produits alimentaires. L'Algérie continue de s'opposer au recensement des populations séquestrées dans la région de Tindouf, depuis maintenant presque 50 ans, lesquelles vivent dans des conditions déplorables (campements en toile, malnutrition, hygiène, santé, interdiction de sortie, fortes chaleurs, hiver rigoureux), constatées par les instances humanitaires de l'ONU qui, malgré tout, continuent de ravitailler ces populations sur la base d'estimations approximatives. Aucun pays au monde, notamment la Turquie, la Grèce, la Jordanie, le Liban, ne s'opposent au recensement des réfugiés sur leurs territoires, qui sont d'ailleurs placés sous le contrôle d'organismes internationaux, notamment l'UNRWA (organisme des Nations unies chargée de l'aide humanitaire), à l'instar des camps des réfugiés palestiniens au Liban, en Jordanie et en Palestine elle-même. Je doute que l'hostilité affichée par Alger ne cache de graves mensonges sur les chiffres amplifiés des populations retenues malgré elles dans les camps de Tindouf, car en principe, les réfugiés, partout dans le monde, jouissent de leurs pleins droits, pour quitter les camps, s'ils fournissent une justification de la destination projetée. En plus, les réfugiés sont libres de leur mouvement, contrairement aux populations de Tindouf, qui sont assiégées de toutes parts par l'armée algérienne qui n'hésite nullement d'ailleurs à tirer sur de potentiels et fréquents fugitifs. Les services de renseignements espagnols ont estimé que les populations, authentiquement sahraouies des camps de Tindouf, seraient inférieures à 10 000 et qu'en conséquence, les camps ont été bourrés d'étrangers, venant de Mauritanie, du Mali, du Niger et du Soudan, voire même de Cuba, et qu'une éventuelle identification des populations finirait pas accabler l'Algérie pour ses mensonges grossiers, elle, qui avançait en 1976, 500.000 réfugiés (El Moudjahid de l'époque). L'Algérie, mue alors par le seul chantage, ne se fixait aucune limite. Au cas où le plan d'autonomie viendrait à être adopté au Conseil de sécurité, le Royaume du Maroc n'accepterait de recevoir que les sahraouis d'origine. Sur cette base, l'Algérie pourrait alors confier aux populations étrangères qui demeureraient sur son territoire, une minuscule république pour enfin réaliser et concrétiser son rêve d'antan, et satisfaire les populations qui n'auraient pas de choix que de continuer à vivre sur cette portion du territoire, devenu algérien, depuis 1962. Pendant ce temps, avec une manne de plus de 21 milliards de dollars (budget militaire de l'Algérie pour 2024), le général Chengriha effectue une visite en Chine, en quête de systèmes de télécommunications hyper-cryptées, pour contrecarrer les technologues israéliennes, qui seraient déployées dans le Royaume chérifien. Depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, les dirigeants algériens, surtout les militaires, ne ferment plus leurs yeux, redoutant une agression marocaine. Le budget militaire de l'Algérie connait pour la deuxième année consécutive une hausse sans précédent, dans « La nouvelle Algérie », qui peine à garantir les lentilles au pauvre peuple algérien. *journaliste et écrivain