Le ministère des affaires étrangères du Qatar a vivement dénoncé les déclarations du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, qui a accusé l'émirat de tenir un «discours double» au sujet du conflit à Gaza. Dans un message publié sur le compte officiel de la présidence du gouvernement israélien sur la plateforme X (anciennement Twitter), M. Netanyahu a affirmé : «Il est temps pour le Qatar de cesser de jouer sur deux tableaux et de mettre un terme à son double langage.» Allant plus loin, il a exhorté l'émirat à choisir son camp, affirmant : «Le moment est venu pour le Qatar de décider s'il se tient du côté de la civilisation ou de celui de la barbarie incarnée par le Hamas.» En réponse, le porte-parole du ministère qatari des affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a publié un communiqué cinglant qualifiant les déclarations de M. Netanyahu de «propos incendiaires dénués de la plus élémentaire retenue politique et morale.» Il a souligné que «la tentative de présenter la poursuite des massacres à Gaza comme une forme de défense de la civilisation rappelle les discours fallacieux de régimes ayant, au fil de l'histoire, usé de slogans mensongers pour justifier leurs crimes à l'encontre de populations civiles innocentes.» M. Al-Ansari a précisé que «le peuple palestinien de Gaza endure l'une des pires catastrophes humanitaires de l'époque contemporaine, entre blocus implacable, famine organisée, privation de soins médicaux, et usage cynique de l'aide comme levier de chantage politique.» Le Qatar, qui abrite depuis des années un bureau politique du Hamas à la demande de Washington, s'efforce, selon ses propres termes, de «faire prévaloir une solution fondée sur le droit international et la justice, loin des logiques de violence et des postures à géométrie variable.» Le Premier ministre israélien, sous le coup d'une procédure en cours devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre présumés, n'en est pas à sa première invective contre l'émirat. En février dernier, il avait accusé le Qatar, dans une interview accordée à la chaîne israélienne privée "14", de «fomenter l'hostilité du monde arabo-musulman à l'égard d'Israël à travers la chaîne Al-Jazeera.» Des enregistrements divulgués en janvier 2024 l'ont par ailleurs montré qualifiant Doha de «plus problématique encore que l'Organisation des Nations unies (ONU) ou le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», en dépit du rôle clé joué par l'émirat dans la libération de plusieurs captifs israéliens.