Les échanges commerciaux entre le Chili et le Maroc ont connu, depuis 2019, une évolution ascendante remarquable, avec un rythme annuel moyen de progression évalué à 31,5 %, selon des données publiées par le ministère chilien des affaires étrangères. D'après ces chiffres, établis à partir des statistiques officielles de la Banque centrale du Chili et arrêtés à fin juin 2025, le volume global du commerce bilatéral est passé de 27 millions de dollars en 2019 à 105 millions de dollars en 2024, soit une multiplication par près de quatre en l'espace de cinq années. Les exportations marocaines bondissent, Rabat dégage un excédent Cette croissance soutenue s'explique, en grande partie, par la vigueur des exportations marocaines vers le marché chilien, qui ont connu un accroissement annuel moyen de 52,2 % entre 2019 et 2024. À l'inverse, les exportations chiliennes à destination du Maroc n'ont progressé, au cours de la même période, que de 2,6 % en moyenne chaque année. Cette asymétrie a conduit à l'établissement, en 2024, d'un excédent commercial en faveur du Royaume, estimé à 60 millions de dollars. Les données officielles confirment une inversion durable de la balance commerciale bilatérale, historiquement favorable au Chili. Phosphates, automobile et huiles dominent les exportations marocaines Le Chili importe du Maroc principalement des dérivés de phosphate, des véhicules automobiles et pièces détachées, ainsi que des huiles végétales ou minérales, témoignant de la structuration progressive de l'offre exportable marocaine vers l'Amérique du Sud. Quant au Maroc, il se procure sur le marché chilien des fruits secs, notamment des noix, des produits de la mer — notamment des poissons à forte valeur marchande — et des équipements mécaniques et industriels. Cette évolution témoigne d'un raffermissement discret mais continu des relations commerciales entre Rabat et Santiago, marquées par une circulation accrue de biens à haute valeur ajoutée. Les autorités économiques des deux pays ont salué, dans leurs communications respectives, l'essor de ce commerce intercontinental qu'elles qualifient de «modèle équilibré d'échanges Sud-Sud».