* Avec lenvolée continue de lor noir, les prix à la pompe augmentent. * Le Budget prévu de la Caisse de compensation risque dêtre revu à la hausse, au regard de lévolution du cours du pétrole qui sachemine vers les 150 dollars le baril. Lon sen doutait un peu. La hausse continue du cours du baril de pétrole allait inévitablement se répercuter sur le consommateur. Cest chose faite depuis le 1er juillet : les prix à la pompe ont été revus à la hausse, le gasoil 350 PPM, le super et le super sans plomb sappréciant chacun de 1 DH le litre. Les automobilistes les plus avisés, qui ont eu vent de linformation un peu plus tôt, ont fait léconomie de quelques dirhams en faisant le plein dès mardi après-midi. Des dirhams toujours utiles à un moment où le pouvoir dachat des consommateurs reste sérieusement malmené à cause dune conjoncture économique internationale régie par les caprices du cours de lor noir. Lor noir dont le baril flirtait mardi dernier avec la barre des 144 dollars et qui, selon plusieurs analystes, ne tardera pas à casser la ligne des 150 dollars, au regard notamment des tensions géopolitiques existantes et des craintes sur les approvisionnements. Il ne faudrait donc guère sattendre à un retournement de tendance pour linstant, surtout que lors du XIXème Congrès mondial du pétrole tenu lundi dernier à Madrid, les majors du pétrole nont pu laisser flirter aucune piste de solution pour résorber le gap entre une demande galopante et une offre en timide progression, laquelle devrait plafonner à 95 millions de barils par jour dici 2020. Au plus, ce Congrès a-t-il servi à enfoncer le clou de la suspicion qui entourait jusquà présent cet épineux problème de la hausse des prix du baril. A ce tableau déjà noir, sajoutent des tensions géopolitiques, avec notamment lIran qui nargue lOccident et les Etats-Unis à cause de son programme nucléaire quil compte bien mener à terme. Et, parallèlement, le billet vert continue sa décrépitude. Sur le marché des changes, il évoluait, mardi matin, à environ 1,58 dollar pour un Euro. Un Dollar affaibli, reflet dune économie américaine à la santé fragile qui na pu être remise sur pied malgré les injections de liquidités et les baisses de taux initiés par la Réserve fédérale au-lendemain de la crise des subprimes. Du côté de chez nous Tout porte à croire que cette hausse du prix du pétrole va se poursuivre, comme le prévoient dailleurs de nombreux analystes, certains nexcluant pas quil flirte avec les 170 dollars le baril. Il faudra alors forcément sattendre à une pression encore plus soutenue sur le niveau général des prix. Déjà, à fin avril dernier, alors que le baril de pétrole était à un niveau plus bas, lindice du coût de la vie avait progressé de 2,8% contre 2,6% une année auparavant, quand bien même, en glissement annuel, le taux dinflation était passé de 3,3% à fin avril 2007 à 2,1% à fin avril 2008. Parallèlement, les dépenses de compensation ont littéralement explosé, passant de 3,3 milliards de dirhams à fin avril 2007 à 9,7 milliards de dirhams à fin avril 2008. Et au regard de lévolution attendue du cours du pétrole, le Budget de la compensation (35 milliards de dirhams) initialement annoncé devrait être largement dépassé. Les premières conséquences directes qui seront ressenties par les consommateurs, malgré la bonne volonté de lEtat de stabiliser les prix, seront la hausse des prix à la pompe, avec pour corollaire la contamination des autres secteurs. Car lon sait quune augmentation des prix du gasoil se traduit indubitablement, et souvent dune manière démesurée, par celle des prix du transport de voyageurs et de marchandises. Doù la réflexion menée actuellement sur la réforme de la Caisse de compensation, dont les mécanismes sont actuellement largement décriés. Une réforme dont on a beaucoup parlé et, qui, à coup sûr, mettra du temps à se concrétiser. En attendant, les consommateurs continueront à trinquer et à broyer du noir.