Plus de 100 centres travaillant dans l'enseignement et l'éducation des personnes souffrant d'un handicap mental s'apprêtent à ouvrir leurs portes pour la rentrée scolaire 2020-2021. Répartis sur l'ensemble du territoire national, ces centres vont recevoir environ 7000 bénéficiaires. Sabah Zemmama Tyal, présidente de l'Union Nationale des Associations œuvrant dans le domaine du Handicap Mental au Maroc (UNAHM) explique les enjeux de cette reprise dans un contexte sanitaire particulier lié à la pandémie du Coronavirus. 2M.ma: Comment vous les centres gérés par les associations affiliés à l'UNAHM se sont organisés en prévision de cette rentrée scolaire? Sabah Zemmama: Après un arrêt qui a duré depuis le début du confinement instauré pour lutter contre la propagation de la pandémie du Coronavirus en mars dernier, ces centres vont ouvrir mardi 15 septembre. Au niveau national, 7000 personnes sont prises en charge dans ces centres. Le ministère de la Solidarité, du développement social, de l'égalité et de la famille a établi un cahier de charges qui a été communiqué aux associations. Il est à souligner dans ce cadre qu'on est face à des personnes avec des besoins spécifiques et la logistique pour faire respecter les mesures barrières pour empêcher la propagation du virus Covid-19 est particulière. Il ne faut pas oublier que contrairement aux établissements scolaires conventionnels, nos centres peuvent recevoir des enfants de quelques mois, comme, ils peuvent recevoir des adultes de 30 à 40 ans. La conjoncture de la pandémie du Covid-19 a-t-elle-un impact sur le modèle de gestion des associations travaillant auprès des personnes ayant un handicap mental ? La trésorerie des associations gestionnaires des centres a été durement impactée. Ainsi, elles n'ont pas bénéficié pendant des mois des cotisations des parents et elles étaient privées des évènements générateurs de fonds tels que les galas. Les associations gérant les centres et les classes intégrées sont agonisants et risquent de fermer à très court terme les unes après les autres. Pourtant, ce sont elles qui assurent l'éducation, la scolarisation et la santé physique et psychologique des personnes en situation de handicap mental et qui font vivre de nombreuses familles en versant régulièrement des salaires à tout le personnel éducatif, paramédical, administratif et logistique qui travaille auprès des enfants et des jeunes qui y sont accueillis. Quelles étaient les conséquences de la période de confinement sur les enfants et personnes en situation de handicap mental ? L'UNAHM tient à tirer la sonnette d'alarme à ce propos. Les personnes en situation de handicap mental sont restées confinées trop longtemps, ce qui a engendré chez elles des troubles du comportement et des troubles psychiques parfois extrêmement graves. Les familles ont subi, également, les lourdes conséquences psychologiques et matérielles liées au confinement et continuent à les subir à ce jour. Pour certains enfants, c'était une vraie torture qu'ils ne puissent pas y aller aux centres. Le fait de n'avoir aucune occupation a chamboulé leurs vies. On le répétera jamais assez: nous avons besoin d'un coup de main du département de tutelle pour continuer à assurer la scolarité ces personnes à besoins spécifiques.