C'est dans les placettes chaleureuses et pleines de vie de Larache, sa ville natale, Abdeslam KELAI Tisse les fils de «Six mois et un jour», une belle histoire d'amour qui rompt avec les passions typiques, aux fins heureuses … Attachants, ses héros Houda et Brahim, nous entraînent dans leurs univers respectifs… Lui est artiste peintre et autiste; elle, atteinte d'un cancer...Ils nous donnent une incroyable leçon de vie, du point de vue du réalisateur qui a répondu aux questions de Khadija KASSOU pour 2m.ma. Interview : 2m.ma : Qu'est-ce qui vous a inspiré pour «Six mois et un jour» ? A KELAI: Pour résumer, c'est une histoire d'amour touchante pour sensibiliser au droit à la différence et surtout refléter le regard de notre société envers les personnes porteuses de déficiences. Diagnostiquée d'un cancer, Houda (Jalila TLEMCI) se lance dans une véritable course contre la mort pour assurer l'avenir de son mari Brahim (Amine NAJI), artiste-peintre autiste… Je ne vous en dis pas plus, je vous donne rendez-vous, mardi 13 avril sur 2M. * Téléfilm : "Six mois et un jour", l'amour à l'épreuve de la maladie… (Bande annonce) 2m.ma : Comment peut-on changer les mentalités et le comportement de la société au travers de l'art A KELAI: Par l'art on peut toujours véhiculer un message et à travers mes différents films et scénarios, je tiens toujours à sensibiliser au respect de l'autre et à la tolérance. Il s'agit de porter un autre regard sur la différence en insistant sur le bon côté des choses ; L'optimisme, le talent, l'espoir ; «la beauté est partout», il suffit juste de changer de perspective… Quand on évoque le personnage de Brahim, la majorité des gens à tendance à mettre l'accent sur son autisme et non son talent et sa sensibilité artistique… 2m.ma: Amine NAJI joue un rôle particulier, à quel point a-t-il été crédible selon vous ?
A KELAI: Son talent est indéniable, mais Amine NAJI jouit d'une grande spontanéité et de sincérité pour incarner les différents personnages qu'il interprète. Ses rôles suscitent, généralement, beaucoup d'émotions chez les téléspectateurs. A vrai dire, son profil s'est imposé à moi depuis les premières lignes du scénario. Mais, il s'est tellement approprié le personnage (ses gestes et les expressions de son visage) qu'il a été encore plus performant que je ne l'ai imaginé ! 2m.ma: Entre les deux protagonistes (Houda et Brahim), qui est le vrai «héros» de «Six mois et un jour» ? A KELAI: Les deux sont en haut de l'affiche… En fait, "Six mois et un jour" est un film choral dans lequel les personnages principaux s'entrecroisent avec chacun une forte prestance mais qui se complètent forcément… 2m.ma: Qu'est ce qui a motivé le choix de Larache comme lieu de tournage? A KELAI: Larache est ma ville natale, je connais chaque recoin comme ma poche. C'est pour cela que j'y ai tourné la majorité de mes films. C'est une belle ville, son architecture arabo-andalouse lui confère un attrait esthétique particulier.