Venu à Melbourne pour marquer encore plus l'histoire du tennis, Novak Djokovic a dû quitter l'Australie dimanche sans avoir disputé un seul match et après avoir perdu une bataille judiciaire qui pourrait écorner durablement son image. Retour sur les principaux épisodes de l'affaire Djokovic qui a quitté Melbourne dimanche 16 janvier. Deux jours après avoir assisté à un match de basket à Belgrade (le 14 décembre 2021) avec plusieurs personnes qui ont ensuite été testées positives, Djokovic fait un test antigénique négatif puis un PCR, positif le lendemain. Avant de connaître le résultat, il assiste au lancement d'un timbre à son effigie, toujours en Serbie. Le Serbe de 34 ans participe à une rencontre avec des jeunes joueurs de tennis. Il assure avoir effectué avant un deuxième test antigénique, également négatif. "Je n'avais pas de symptôme, je me sentais bien et je n'avais pas reçu la notification du PCR positif avant la fin de cet événement", a-t-il assuré dans un communiqué publié sur Instagram. Toujours à Belgrade, il réalise une interview et une séance photo avec le quotidien sportif français L'Equipe, alors qu'il sait qu'il est positif. "Je me suis senti obligé (...) car je ne voulais pas laisser tomber le journaliste, mais j'ai veillé à respecter la distanciation sociale et à porter un masque, sauf lorsque mon portrait photo a été fait", dit-il. Le Serbe reconnaît "une erreur de jugement" et admet qu'il aurait "dû reporter cet engagement." Djokovic, qui n'a jamais communiqué sur son statut vaccinal, annonce sur les réseaux sociaux qu'il a obtenu une "dérogation" pour participer à l'Open d'Australie, où il vise une 10e victoire et un 21e sacre record dans un tournoi du Grand Chelem. Or les participants doivent fournir un certificat de vaccination ou une exemption médicale délivrée par un panel d'experts indépendants. "Djoko" arrive dans la soirée du 5 janvier 2022 à l'aéroport de Melbourne mais s'y trouve bloqué pour ne pas avoir rempli le bon formulaire pour le visa demandé afin d'entrer dans le pays. Le Premier ministre australien Scott Morrison exige de Djokovic qu'il fournisse la preuve que la "dérogation médicale" dont il bénéficie pour participer au tournoi est justifiée, faute de quoi il sera renvoyé "chez lui par le premier avion". Son visa est annulé. Le joueur dépose un recours en justice contre cette annulation et son expulsion. Celle-ci est suspendue et il est placé dans un centre de rétention. Ses avocats indiquent qu'il a obtenu une exemption de vaccination car il a été testé positif le 16 décembre. Un juge australien ordonne la libération immédiate de Djokovic du centre de rétention où il a été place. Un avocat du gouvernement australien avertit toutefois que ce dernier peut encore décider de l'expulser, ce qui aurait pour conséquence de lui interdire l'entrée sur le territoire pendant trois ans. Le patron du tennis australien Craig Tiley défend sa fédération contre les critiques l'accusant d'avoir induit les joueurs en erreur à propos de la réglementation pour entrer dans le pays, déclarant que le gouvernement avait "refusé" de vérifier la validité des exemptions médicales avant leur arrivée. Djokovic reprend l'entraînement. Il apparaît qu'il n'a pas signalé dans le document remis à son arrivée en Australie son déplacement en Espagne, effectué dans les 14 jours précédant son arrivée à Melbourne, ce qui pourrait justifier son expulsion. Djokovic dénonce dans un communiqué sur Instagram la "désinformation" à propos de ses apparitions en public après son test positif le 16 décembre et donne sa chronologie des événements. Pour avoir déclaré à tort à son arrivée en Australie n'avoir pas voyagé lors des 14 jours précédant, il reconnaît une "erreur humaine certainement pas délibérée" de la part de son "agent". Le tirage au sort de l'Open d'Australie, effectué le 13 janvier, désigne le Serbe Miomir Kecmanovic (78e) comme adversaire de Djokovic au premier tour. Le 14 janvier, le gouvernement australien annule à nouveau le visa de Djokovic estimant notamment que sa présence en Australie "pourrait encourager le sentiment anti-vaccination". Djokovic retourne en rétention dans l'attente d'une décision de justice définitive sur sa requête visant à bloquer son expulsion. La Cour fédérale australienne rejette, dimanche 16 janvier, le recours du N.1 mondial contre son expulsion. "Extrêmement déçu", le tenant du titre à Melbourne "respecte la décision" et quitte le pays dans un vol à destination de Dubai. "(Son) absence à l'Open d'Australie est une perte pour le tennis", a estimé l'ATP. "(Les dirigeants australiens) se sont humiliés eux-mêmes", s'emporte pour sa part le président serbe Aleksandar Vucic. A l'inverse, le gouvernement local s'est félicité de sa victoire judiciaire à travers son ministre de l'Immigration: "La politique ferme de protection des frontières de l'Australie nous a maintenus en sécurité pendant la pandémie", a affirmé ce dernier, Alex Hawke.
* Open d'Australie: clap de fin pour le feuilleton Djokovic