Son visage ne vous dit certainement rien, mais ce petit bout de femme a tout pour devenir la nouvelle star du grand écran. Sarah Perles sera à l'affiche du très attendu « Burnout », le nouveau long-métrage de Noureddine Lakhmari. D'emblée, son petit minois vous inspire de la sympathie et vous donne envie de la découvrir. Lorsqu'elle parle de sa passion, son regard brille de mille feux et sa voix devient subitement saccadée. C'est que cette maroco-portugaise (de mère marocaine et de père portugais) est une angoissée de nature, qui n'aime pas s'exposer, encore moins dévoiler son âge. « Je ne parle jamais de mon âge. Je pense que cela pourrait constituer un obstacle pour ma carrière. Je peux jouer un personnage plus jeune, ou plus vieux. Je suis actrice et je sais m'acclimater », se justifie la jeune femme. On ne connaît peut-être pas son âge, mais on connaît le reste. Du bloc opératoire aux planches Sa passion pour la comédie est innée. Mais elle ne la découvre que plus tard. Toute sa vie, Sarah Perles rêvait de devenir médecin. « Ma décision était prise depuis que j'étais enfant. Mes parents m'encourageait à faire médecine, ce que j'ai fini par faire », nous confie-t-elle. Son baccalauréat français en poche, Sarah intègre l'université de médecine à Paris où elle découvre très vite que ce n'était finalement pas sa tasse de thé. Et puis le déclic. « Avant d'entamer mes études, j'ai passé une audition pour le film le chant des mariées. On m'a contacté par la suite, mais j'ai décliné l'offre. Je n'étais pas encore prête. Mais après cela, j'ai décidé de sauter le pas ». Sarah décide donc de s'adonner à sa passion, mais en cachette. Elle abandonne la médecine et prend des cours d'anglais-chinois à l'Université. En fin de journée, elle part en catimini aux Cours Florent, illustre institut de théâtre parisien. « Je n'étais pas encore prête à affronter mes parents », avoue-t-elle. Mais sa passion prend rapidement de dessus, et la jeune femme décide de s'y consacrer exclusivement. Sarah Perles Théâtre Une artiste est née Sarah Perles suit des cours intensifs en théâtre, de 9h à 22h, six jours par semaine, pendant trois ans. Un cursus à la fin de quoi, l'actrice fait une tournée avec sa troupe de théâtre. Une première expérience professionnelle qui la confronte au public. « Je ne considère pas vraiment cette tournée comme une première expérience, car j'ai joué des pièces tout au long de ma formation. Mais le théâtre forge l'artiste », nous raconte la jeune femme. Après avoir vécu en France pendant plusieurs années, elle décide de s'installer en Angleterre. A Londres, elle joue pour la première fois face à des caméras pour tourner des spots publicitaires. Mais elle est rapidement repérée par le réalisateur Howard J Ford, qui lui propose un rôle dans son court-métrage « Never let go » (ne jamais abandonner). « Quand j'ai assisté à la projection, j'ai senti une étrange sensation. C'est bizarre de voir son visage sur grand écran. Ce n'est pas quelque chose que j'aime faire », précise Sarah Perles. Le retour au bercail Installée à la capitale anglaise depuis cinq ans, l'actrice souhaite explorer le potentiel marocain et décide de tenter sa chance. Elle prend un vol pour Casablanca et contacte son cousin, l'artiste Amine Bendriouich. Ce dernier lui arrange des rendez-vous avec des réalisateurs marocains, notamment Yassine Fennane, Othmane Naciri et Noureddine Lakhmari. Malheureusement, tous ceux qu'elle a rencontrés avaient déjà fini leurs projets. Mais un d'entre eux retient sa candidature, deux ans plus tard. « Noureddine m'a envoyé un message sur facebook, me demandant d'auditionner pour son nouveau projet. J'ai passé le casting et j'ai été retenue », se souvient Sarah. C'est donc fin décembre dernier que la jeune femme commence à apprendre son script, et à s'habituer à son rôle. Dans "Burnout", le troisième long-métrage de Noureddine Lakhmari, Sarah interprète un médecin (ironie ?) à qui il arrive plusieurs anecdotes dans une Casablanca sombre et périlleuse. Elle y joue aux côtés de Anas El Baz, qui campe le premier rôle masculin. Comme dans tous les films de Lakhmari, les personnages vivent surtout la nuit. Ils leur arrivent des choses insoutenables et peu commodes. Mais l'expérience apporte beaucoup à cette pépite de star. « Noureddine est méticuleux. Il accorde beaucoup d'attention aux détails, à la lumière, au regard, à l'arrière-plan... C'est riche en enseignements », témoigne Sarah. Cette dernière rêve de travailler avec d'autres réalisateurs marocains, en particulier Nabil Ayouch. « J'ai beaucoup aimé Much Loved, même si le film a choqué les Marocains. Mais d'un point de vue artistique, la performance des acteurs est superbe, les décors sont très jolis », explique la jeune femme. Pour l'instant, Sarah Perles négocie des rôles dans certains projets cinématographiques, au Maroc et à l'étranger, notamment un film franco-marocain dont le tournage est prévu en 2017. Une chose est sûre, la jeune femme avance doucement mais surement vers une carrière truffée de succès.