Après les déflagrations de la semaine dernière à Beyrouth, les démissions dans le gouvernement de Hassan Diab se succèdent. Lundi, c'est au tour de la ministre de la Justice, Marie-Claude Najm de présenter sa démission. C'est la troisième démission depuis la terrible catastrophe survenue mardi au port de Beyrouth où deux explosions successives ont eu lieu après l'embrasement d'un stock de nitrate d'ammonium. Alors que le pays était déjà au bord du gouffre économique, en plus d'une crise sociale et politique, les malheurs ont continué de s'abattre sur le petit pays stratégique du Moyen-Orient. « La ministre a remis sa démission », a déclaré un responsable du ministère de la Justice. Dimanche, la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad, et le ministre de l'Environnement, Damianos Kattar avaient déjà ouvert la voie en démissionnant du gouvernement de Hassan Diab suite à la catastrophe meurtrière du port de Beyrouth et au raz de marée humain qui a suivi. Des milliers de libanais ont manifesté leur colère et leur condamnation de l' »incompétence » et de la « négligence » du gouvernement et le président libanais Michel Aoun, est devenu de plus en plus contesté depuis qu'il a rejeté une enquête internationale pour déterminer les causes et les responsabilités. Pour de nombreux libanais et d'observateurs, la responsabilité de cette catastrophe qui a fait au moins 158 morts, 6.000 blessés et détruit une partie de la capitale, incombe en premier lieu au gouvernement qui était au courant de la présence d'énormes quantités de nitrates d'ammonium (2.750 tonnes) dans le port de Beyrouth depuis 6 ans sans « mesures de précaution » de l'aveu même du Premier ministre Hassan Diab. Alors que le Liban est toujours en deuil et dans l'attente des aides internationales, le peuple réclame des comptes pour les vies volées. Pour le moment, le jeune gouvernement Hassan Diab, formé après la démission de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, se trouve entre le marteau et l'enclume, il pourrait tomber si plus d'un tiers des 20 membres (plus de 6 membres) démissionne. L'exécutif doit se réunir cet après-midi.