Le PDG, d'Air Algérie Amine Debaghine Mesraoua a procédé au limogeage pour « faute grave », hier, de la directrice marketing d'Air Algérie, Nahla Benbelkacem. La faute grave dans l'exercice de ses fonctions est un crime de lèse-majesté en guise d'une pub pour relancer l'escale de Tlemcen aux vols internationaux : « Fière de son passé riche et diversifié, avec ses monuments historiques marocains et espagnols, ainsi que sa touche andalouse, Tlemcen, la ville de l'art et de l'histoire, est surnommée la perle du Maghreb ». C'en était trop pour les Séniles d'Alger par ces temps où ni l'Espagne ni encore moins le Maroc ne doivent être aucunement ni dans le ton du temps qui court ni du reste de celui de l'Histoire. Aussi, voilà que nos Statler et Waldorf d'Alger intiment à la direction de la compagnie aérienne de mettre fin au contrat de la directrice marketing. Mais pas que... les responsables de la compagnie aérienne ont également résilié leur contrat avec « l'agence de communication Ganfood, filiale algérienne de Havas Group, un groupe français de conseil en communication ». La publication liée au passé historique de la ville de Tlemcen à l'origine de ce limogeage aura coûté tout de même un interrogatoire en bonne et due forme à la bonne dame. Mais si cela peut consoler Nahla Benbelkacem, les limogeages chez Air Algérie et même plus, sont a way of life en cette période de turbulences que traverse la compagnie. En janvier 2021 sur ordre présidentiel il a été mis fin aux fonctions du PDG d'Air Algérie Bakhouche Alleche, et du responsable du catering pour de la porcelaine. Le ministre des Transports, de l'époque, Lazhar Hani, en sait des choses puisque de cette vaisselle, il a été licencié pour faute grave dans l'exercice de ses fonctions, une première. Il a été remplacé par Aissa Bekkai qui lui non plus ne fit pas long feu démis de ses fonctions pour... suivez le regard au mois de mars dernier. Il avait osé, crime de lèse-majesté, reprogrammer une centaine de vols à l'international sans s'en référer à la magistrature suprême dont le nom est imprononçable. Les jours de son remplaçant, Abdallah Moundji sont comptés se dit-on. Depuis 2020, Air Algérie vit des saisons catastrophiques en enregistrant les pires performances économiques depuis l'indépendance du pays. Le régime des séniles d'Alger ne lui vient pas en aide et pour cause, c'est que l'Algérie a vu la réduction de son PIB comprise entre 5 et 8 % suivant différentes sources. Aussi, les déboires de la compagnie Air Algérie n'en finissent pas. Lors de la crise de Dame Covid qui l'a forcée à clouer ses avions 15 mois durant, cela a entraîné, selon Air Algérie, un manque à gagner de plus de 300 millions de dollars. Confrontée depuis plusieurs années à des problèmes financiers et logistiques, il ne se passe pas un jour sans qu'Air Algérie ne se retrouve au-devant de la scène médiatique, éclaboussée en cela par un scandale. Arrestations d'agents du fret affectés aux vols d'Air Algérie à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle pour trafic vers l'Algérie de médicaments et de psychotropes à bord des avions de la compagnie algérienne, implication d'employés dont une hôtesse de l'air de cette même compagnie dans une affaire de trafic de devises et de lingots à partir de l'aéroport H.B d'Alger, immigration illégale (mineurs) à bord des avions d'Air Algérie, réclamations des passagers pour des remboursements, 25 000 passagers bloqués, les scandales se suivent... Aujourd'hui, voilà qu'un autre problème surgit avec les pilotes de ligne d'Air Algérie qui s'y mettent en ajoutant du leur au conflit qui oppose le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) à la direction de la compagnie. Cette dernière risque gros. En effet, le conflit risque de déboucher sur le départ massif, volontaire et « annoncé » du cinquième de l'effectif de cette profession, vers d'autres compagnies étrangères. Dans un communiqué du SPLA, il est fait état de « laxisme et la mauvaise gestion caractérisée du staff dirigeant, brillant par son manque de visibilité et de planification ». Mais le syndicat dénonce également le « refus systématique de toute négociation » de la part de la direction et de « s'abstenir de prendre ses responsabilités en se limitant à l'annulation à l'unilatéral des acquis socioprofessionnels ».