« La qualité des apprentissages, clé du développement humain« , tel est le thème des travaux de la 2e édition des Assises nationales du développement humain, ouverts ce lundi 19 septembre à Skhirat. Organisée par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), la cérémonie d'ouverture de ces assises a été marquée par la présence de plusieurs membres du gouvernement concernés par la mise en œuvre de l'INDH, notamment le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, de représentants d'organismes internationaux et d'institutions publiques, de diplomates et de nombre d'acteurs publics et privés. Parmi les objectifs de ces assises, figurent la mobilisation des différents acteurs du développement humain autour de thématiques importantes et urgentes, l'examen des pratiques, outils et méthodes innovantes se rapportant aux questions relatives au développement humain en général, et au développement du capital humain en particulier, mais également la recherche d'une visibilité accrue aux activités de l'INDH et le partager les bonnes pratiques au niveau de l'écosystème national du développement humain. Présent ce lundi lors de ses assis, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a estimé que « le Maroc a fait de grands efforts pour développer les niveaux du développement humain ces dernières années. Cependant, il n'a pas encore réussi à développer l'indice de développement humain, compte tenu des taux de déficit enregistrés chez les étudiants». Alors que le thème de cette 2e édition des Assises nationales du développement humain s'articule autour de l'apprentissage, Laftit a affirmé que « la qualité de l'éducation reste un défi majeur pour de nombreux pays, dont le Maroc », notant que « la crise sanitaire a contribué à son exacerbation ». «Les données nationales relatives à la saison scolaire 2020-2021 sont la meilleure preuve du recul de l'apprentissage chez les élèves en raison de la pandémie », attirant ainsi l'attention sur « les abandons scolaires, et l'augmentation du taux d'incapacité scolaire chez les enfants scolarisés », a jouté le responsable gouvernemental. Mais Pas que ! Laftit a expliqué que « les étudiants marocains sont moins bien classés dans les concours internationaux concernant les connaissances de base en lecture et en sciences, par rapport à leurs homologues des pays participants ce qui nécessite plus d'efforts pour développer un modèle éducatif capable de faire face aux défis futurs ». En effet, dans une lettre de cadrage de ces Assises, il est souligné que « la crise des apprentissages est une problématique mondiale qui a été exacerbée par la pandémie causée par la Covid-19. Aujourd'hui, on constate que presque tous les pays ont pris du retard en matière de qualité des apprentissages, un constat qui est plus manifeste dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires ». En 2022, poursuit le document, « la Banque mondiale estime que 70% des enfants de 10 ans pâtiraient de cette dégradation du niveau des apprentissages », notant que ce «constat alarmant inquiète de nombreux experts et décideurs qui appellent de ce fait les pays à agir en urgence afin de contenir ce phénomène et d'éviter autant que possible l'accumulation des retards». Ainsi, l'éducation représente l'une des composantes majeures de l'Indice du Capital Humain (ICH), ce qui explique l'importance de la mise en convergence des efforts de toutes les parties prenantes afin de réussir à relever le défi de l'amélioration des performances scolaires des élèves marocains. « Au Maroc, la situation suscite également l'inquiétude des responsables et des familles. La crise sanitaire a frappé de plein fouet le secteur éducatif, accentuant un décrochage scolaire déjà préoccupant : 331.000 enfants ont ainsi quitté le système scolaire au titre de l'année scolaire 2020-2021. De plus, les fermetures d'écoles affectent de manière disproportionnée les élèves les plus défavorisés, justement ceux qui ne disposent pas des outils numériques qui leur permettraient de bénéficier de l'enseignement à distance », relève encore la note de cadrage. La thématique choisie pour cette édition s'inscrit en parfait alignement avec les recommandations du Nouveau modèle de développement (NMD), ainsi qu'avec la dynamique de réforme enclenchée par le ministère de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports pour une « renaissance éducative » au niveau national tout en se penchant sur l'amélioration de la qualité des apprentissages, l'objectif étant de favoriser les échanges entre les différents participants afin de contribuer à faire avancer la réflexion en faveur de la réforme en cours. Cette édition des Assises nationales du développement humain consacre la vision renouvelée instaurée par la troisième phase de l'INDH en matière de valorisation du capital humain. En effet, les efforts consentis portent désormais sur les causes même des insuffisances relevées au niveau des déterminants de ce capital humain, dont, pour ce copie de 2022, celui de « la qualité des apprentissages ». Pour rappel, depuis son lancement en mai 2005 par le Roi Mohammed VI, l'INDH s'est résolument engagée dans la lutte contre la précarité et l'exclusion sociale sous toutes ses formes au sein de la société marocaine. Ce chantier de règne, dont la troisième phase (2019-2023) a été lancée par le Roi le 19 septembre 2018, a recentré son action sur l'impulsion du capital humain au Maroc, tout en capitalisant sur les acquis des deux premières phases. L'INDH se déploie ainsi à travers quatre programmes et s'appuie sur une approche participative qui lui permet de jouer le rôle de facilitateur et d'initiateur de bonnes pratiques, et de renforcer son écosystème à travers l'amélioration de la convergence des efforts des différents intervenants. Durant cette troisième phase, l'INDH a aussi conforté son rôle de catalyseur à travers des initiatives impactantes telles que l'organisation des Assises nationales du développement humain.