L'Algérie s'est embrouillée gratuitement et bêtement avec un nouveau pays. Depuis l'accession au pouvoir d'Abdelmadjid Tebboune en 2019, tout le prestige de la diplomatie algérienne est tombé à l'eau, laissant un pays faible, indigne de confiance et non respecté par les acteurs de la scène internationale. Un régime « bête et méchant » voici les meilleurs qualificatifs de l'Algérie selon les propres termes du journaliste algérien Abdou Semmar qui réagissait à la énième crise provoquée par Alger avec un autre pays, et il s'agit d'un Etat lointain avec qui Alger n'a pas d'intérêts directs, le Congo (RDC). L'Algérie est, en effet, passée maître en création de conflits inutiles avec d'autres pays, pour finalement, revenir la tête baissée. Depuis l'illégale élection d'Abdelmadjid Tebboune en 2019, en pleine crise politique majeure interne dans le pays, provoquée par le rejet d'un 5ème mandat factice de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, le pays qui était en mode auto pilote depuis l'AVC de l'ancien chef de l'Etat, est passé à une gestion à plusieurs têtes de l'armée. La diplomatie algérienne a été l'élément révélateur de l'amateurisme inquiétant dans la gestion de la chose politique dans le pays post-Hirak. En moins de 5 ans, l'Algérie a changé 3 fois de ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum (2019-2021), Ramtane Lamamra (2021-2023), et Ahmed Attaf (depuis mars 2023). Depuis 2019, l'Agérie a réussi à se fâcher avec le Maroc, les Emirats Arabes-Unis, l'Arabie Saoudite, le Mali, le Niger, l'Espagne et la France et encore d'autres pays, pour de risibles raisons. Et comme le ridicule ne tue pas, le pays vient de s'embrouiller avec le Congo pour s'être bêtement ingéré dans un conflit ouvert avec le Rwanda. La visite irréfléchie du chef de l'Etat major algérien, Said Chengriha, au Rwanda et ses promesses d'appuyer le pays militairement et de renforcer leur coopération militaire, a provoqué une réaction immédiate chez le Congo qui a convoqué l'ambassadeur d'Algérie à Kinshasa, Mohamed Yazid Bouzid, afin d'expliquer les raisons de ce déplacement et ces annonces. Il ne s'agit pas d'une visite anodine ou normale entre deux pays qui annonceraient leur intention de développer leur coopération sécuritaire, il est question d'un pays au bord de la guerre ayant un conflit ouvert avec un pays voisin, ce qui signifie que l'appui à l'un ou l'autre est une prise de position contre l'autre partie. Et c'est erreur monumentale qu'a commise Said Chengriha en allant dans cette région d'Afrique, le 19 et 20 février derniers, pour des raisons évidentes, à savoir qu'il cherchait un appui du Rwanda aux thèses séparatistes du polisario contre l'intégrité territoriale du Maroc. Sauf que le malintentionné et mal conseillé Chengriha, s'est fait prendre à son propre piège puisqu'il a provoqué la colère du Congo qui se plaint depuis 2022 de violences provoquées par des rebelles armés le M23, ainsi que d'autres groupes armés, dans une région frontalière de l'Est du Congo faisant plusieurs morts et des blessés. Les autorités congolaises accusent le Rwanda d'armer et de soutenir ces groupes rebelles et selon certaines sources, l'appui du Rwanda aux rebelles du M23 aurait été souligné par des experts de l'ONU. Les propos tenus par le chef de l'ANP algérienne à Kigali concernant le renforcement de la coopération militaire avec les forces armées rwandaises ont été perçus par les autorités congolaises comme un soutien au Rwanda et son soutien aux rebelles contre la RDC. « Au-delà de la reconnaissance de la souveraineté de chaque État, il était question pour Christophe Lutundula d'obtenir de son hôte une clarification concernant cette visite effectuée le 20 février dernier alors que le pays est agressé », a indiqué un communiqué du ministère congolais des Affaires Etrangères. « L'Algérie se trouve au bout du monde, en Afrique du nord, qu'est-ce qu'il t'amène toi (Said Chengriha) jusqu'à la région des Grands Lacs ? », s'est étonné le journaliste Abdou Semmar. « Said Chengriha a tenu des propos qui ont été interprétés à leur juste valeur par les autorités congolaises qui ont considéré que l'Algérie veut appuyer militairement et politiquement le Rwanda qui utilise ses moyens armés pour financer et armer le mouvement M23 dans une partie du territoire du Congo », a-t-il expliqué notant la « folie des dirigeants algériens ». Mais même si cette nouvelle bévue du régime algérien pourrait lui coûter cher, ce soutien au Rwanda n'est pas incompréhensible si l'on analyse la politique étrangère de l'Algérie et son activisme pour soutenir les groupes terroristes et séparatistes pour déstabiliser en Afrique notamment des pays entre eux, et c'est ce qui rapproche l'Algérie à l'Afrique du sud qui mène également le même combat dans d'autres régions de l'Afrique.