Pays millénaire au carrefour des civilisations et des cultures, le Maroc évoque pour les admirateurs de l'art de vivre une authenticité "inspirante" ancrée dans l'histoire et ouverte sur les valeurs de la modernité. Aux Etats Unis, cette admiration pour la tradition marocaine s'est incrustée chez l'Américain lambda grâce notamment à l'impact laissé par des films emblématiques comme "Casablanca" de Michael Curtiz et "Road to Marrakesh" de John Hart. "L'attrait du Maroc décrit dans ces long-métrages a poussé un grand nombre de personnes aux Etats Unis à reproduire chez elles, dans leurs propres demeures, la touche marocaine", notamment à travers l'art architectural et de décoration, indique Amy Jackson, experte américaine du design d'intérieur. La particularité de cet art éminemment marocain puise sa quintessence dans la richesse qui a toujours marqué l'histoire de ce Royaume ouvert sur les différents affluents de l'Atlantique et de la Méditerranée, a-t-elle noté dans un article consacré au savoir-faire architectural marocain. "Au fil des siècles, le Maroc a été le carrefour de peuples de différentes cultures et religions qui ont tous contribué à l'atmosphère unique du pays", relève Jackson qui explique à son audience américaine l'engouement grandissant pour l'art marocain, notamment la décoration et l'architecture d'intérieur. Pour cet architecte, les cultures amazighe, arabe, islamique, juive, andalouse, romaine, portugaise et subsaharienne pour ne citer que celles-là, ont fusionné au Maroc, faisant du Royaume un melting pot et donnant lieu à un style de décoration distinctif alliant authenticité et modernité. "Les détails architecturaux de l'intérieur marocain reflètent le brassage culturel du Royaume", souligne l'artiste américaine, relevant que dans cet hymne à la beauté, les arcades courbes, les portes et la conception de l'arche en trou de serrure du patrimoine culturel islamique occupent le devant de la scène. "Les espaces intérieurs sont aux couleurs vives, soit à travers des tissus colorés placés contre des murs neutres, soit avec une combinaison de murs et de tissus colorés", indique-t-elle en décrivant des facettes marquantes de l'art marocain, ajoutant que les couleurs telles que le bleu marine, le rouge, l'orange, le vert, le rose et le violet vif sont omniprésentes dans ce tableau artistique. Grâce à son emplacement géographique, plusieurs cultures ont laissé leur empreinte sur de multiples facettes de la vie quotidienne au Maroc, donnant lieu en définitive à une culture unique en son genre, estime de son côté le site spécialisé "platinumblackGold.com". Forgé dans l'authenticité et ouvert sur l'ère contemporaine, cet héritage artistique garde son exubérance et s'invite en toute beauté dans les demeures somptueuses d'un grand nombre de célébrités aux Etats Unis, notamment dans l'emblématique Hollywood. La comédienne Ellen Pompeo, l'une des stars de la série Grey's Anatomy, ne cache pas son admiration pour le "Moroccan Design". Après avoir acquis une maison hollywoodienne datant des années 30, Ellen a décidé de la rénover en y ajoutant une touche marocaine. Elle a fait appel aux services du designer Martyn Lawrence-Bullard, qui avait introduit la "Moroccan Touch" au célèbre hôtel californien Colony Palms. "J'ai toujours été admirative du style marocain. C'est confortable et exotique (...). J'apprécie les lumières percées, les carreaux complexes et les motifs qui racontent chacun une histoire et j'admire la façon dont cela crée instantanément une ambiance", a déclaré l'artiste américaine au magazine spécialisé "Veranda". L'attrait de la "touche marocaine" n'a pas non plus épargné le regretté acteur Bing Crosby. Sa maison d'inspiration marocaine qu'il a construite en 1957 à la Coachella Valley, dans le Sud de la Californie, a valu plus de cinq millions de dollars. Même constat chez l'artiste canadienne Shay Mitchell. Cette actrice, qui a incarné plusieurs rôles dans des séries télévisées américaines, notamment Aaron Stone (2010-2011), possède une maison à Los Angeles qui fait la part belle à des composantes essentielles du design marocain. Le prestigieux Metropolitan Museum of Art de New York avait, quant à lui, procédé en 2011 à l'inauguration d'une Cour marocaine qui rend hommage au savoir-faire architectural ancestral du Royaume. Ce chef-d'œuvre prisé par les nombreux visiteurs du musée new-yorkais a été réalisé avec maestria par 14 artisans fassis dirigés par l'architecte marocain Adil Naji. Remontant l'histoire, l'on découvre aussi que Mark Twain, le célèbre auteur américain de Tom Sawyer et Huckleberry Finn, avait un penchant pour le design marocain puisqu'il en a introduit des éléments dans sa maison devenue musée à Hartford dans l'État du Connecticut (Nord-Est). Pour l'architecte américaine, Holly Becker, cette ruée vers le design marocain reflète la richesse de l'héritage culturel du Maroc où règne un amour sans borne pour l'artisanat et l'authenticité.
