Dans une démarche malavisée, des jeunes Marocains se sont aventurés sur le terrain glissant de l'imitation « aveugle » d'un concept américain, suscitant une tempête de critiques et même de menaces. La Brigade Nationale de la Police Judiciaire (BNPJ) n'a pas tardé à ouvrir une enquête, invoquant des violations présumées des bonnes mœurs et une incitation à l'immoralité publique à travers les méandres du cyberespace. Dans une sphère où l'esthétique et la superficialité font loi, ce programme, inspiré du blind dating américain, prétendait révolutionner la quête amoureuse en offrant une nouvelle dimension dans le choix du partenaire. Cependant, il a trébuché sur le seuil de la bienséance, tant dans sa conception que dans sa cible. Il présente ainsi une jeune femme en quête de son prince charmant. Faisant éliminer plusieurs jeunes qui ne correspondent pas à ses attentes et qui ne répondent pas à ses caprices. Ce concept, bien que populaire en Amérique, s'est révélé être un écueil culturel, un miroir déformant reflétant une image jugée « inadaptée » aux valeurs profondément enracinées dans la tradition marocaine et les principes de l'Islam. Cette tentative audacieuse mais maladroite de mélanger les codes du blind dating avec la réalité marocaine a déclenché un véritable séisme socioculturel, mettant en lumière les dangers d'une approche superficielle et irrespectueuse des relations humaines à l'ère du numérique. Bombardée par des critiques acerbes sur les réseaux sociaux, la jeune Marocaine a finalement pris la parole pour briser le silence qui l'entourait. Elle a publié une vidéo explicative où elle s'efforce d'éclairer le public sur ses choix vestimentaires, ses réactions et les intentions qui ont guidé ses actions. Même si, les réactions sont loin d'être unanimes et les critiques ne cessent de s'acharner. Profondément attachée aux traditions et à la sacralité masculine dans la société marocaine, une partie vivement condamné cette démarche. Pour eux, « cette jeune femme a transgressé des frontières culturelles et sociales, portant atteinte à des valeurs profondément ancrées dans la tradition marocaine ». Pour d'autres, plaidant pour une approche plus nuancée de la situation, il est nécessaire de relativiser l'impact de cette affaire, en la considérant simplement comme un programme divertissant. Pour ces défenseurs de la liberté d'expression et de la diversité des opinions, il serait inapproprié de surévaluer la portée de cette initiative et d'y voir une menace sérieuse pour les valeurs socioculturelles du Maroc. A ce qu'il semble, derrière les critiques, le programme controversé plait à une certaine catégorie. Avec plus d'un million et demi de vue en trois jours, la vidéo est loin d'être boycottée. La Vigilance Informationnelle de la Sûreté Nationale a récemment surveillé la circulation de l'enregistrement susmentionné, examiné et inventorié les faits publiés, et les a transmis à l'Office National de Lutte contre les Délinquances Liées aux Nouvelles Technologies, affilié à la Division Nationale de la Police Judiciaire, afin de les rechercher sous le contrôle du ministère public compétent. De plus, des recherches judiciaires sont en cours pour déterminer dans quelle mesure la vidéo contient des éléments constitutifs de crimes punis par la loi marocaine, afin de déterminer les responsabilités et de prévoir les sanctions judiciaires nécessaires.