Dans un climat où l'incertitude d'une année blanche plane sur l'avenir académique des étudiants en médecine, la tension persiste entre ces futurs médecins et les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que celui de la Santé et de la Protection sociale. Après un boycott des cours théoriques et pratiques ainsi que les examens, qui a duré quatre longs mois, les étudiants maintiennent leur engagement à défendre leurs revendications, cherchant à résoudre une multitude de problèmes auxquels est confronté le secteur médical au sein des facultés. Saad Nakhoui, responsable de la branche pharmacie au sein du Comité national des étudiants en médecine générale, pharmacie et dentaire, a mis en avant l'objectif de la conférence de presse organisée jeudi, à savoir rectifier les idées fausses ayant accompagné le mouvement depuis ses débuts et démontrer la bonne volonté des étudiants en reportant la marche prévue en avril. L'étudiant membre du Comité a souligné que le dialogue avec les deux ministères concernés était le seul moyen de résoudre ce dossier et d'éviter une année blanche, insistant sur l'amélioration de la formation comme principale revendication des étudiants. De son côté, Yasser Akif, membre du Comité national de médecine dentaire et de pharmacie, a exprimé son regret face à l'attitude dilatoire du ministère de tutelle vis-à-vis des demandes des étudiants. Selon lui, le dossier actuel n'était qu'une accumulation de revendications de cette catégorie depuis 2015, des revendications qui, estime-t-il, auraient dû trouver une solution depuis longtemps. Akif a de même souligné l'opacité de la formation médicale et le manque de vision pour l'avenir, suscitant des inquiétudes chez les étudiants, contrairement à d'autres domaines d'études. Pour sa part, Iman Ait Ben Amour, présidente du conseil de la pharmacie à Rabat, a relevé que le mouvement de protestation mené par les étudiants des facultés de médecine depuis plus de quatre mois persistait, arguant « qu'il existe des raisons spécifiques qui entravent sa résolution« . Lors de la conférence de presse à Rabat, elle s'est interrogée sur l'utilité de la réticence du ministère à répondre aux demandes des étudiants concernant la branche de la pharmacie et sur plusieurs axes communs qui ont reçu une approbation verbale, malgré le rejet par le ministère du dossier revendicatif des étudiants de la branche médicale. Les étudiants des différentes branches médicales, a-t-elle poursuivi, refusent catégoriquement le traitement inéquitable qu'ils reçoivent de la part du ministère, sous prétexte qu'ils étudient dans la même faculté. La présidente du conseil de la pharmacie à Rabat a, en ce sens, souligné les spécificités de chaque branche, tout en appelant au maintien d'un dialogue ouvert avec le ministère concerné pour discuter de ces spécificités, avant toute réunion conjointe. L'étudiante en pharmacie a conclu en soulignant le mécontentement des étudiants des facultés de médecine face à la suspension prolongée des cours, exprimant l'espoir de trouver une solution rapide aux problèmes toujours en suspens.