L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a rendu public, jeudi, son rapport sur l'espérance de vie qui continue globalement de progresser. Le Maroc n'est pas épargné par le phénomène. Le nouveau document de travail analyse l'espérance de vie dans les pays de l'OCDE et les explications possibles au ralentissement de son évolution. Selon l'OCDE, c'est aux Etats-Unis où la progression de l'espérance de vie se dégrade le plus. La France, l'Allemagne, la Suède et les Pays-Bas connaissent également un ralentissement sensible. Dans l'ensemble, la baisse des taux de mortalité marque le pas depuis 2011 dans plusieurs pays de l'Union européenne, ainsi qu'en Australie et au Canada. La Belgique n'échappe pas à ce phénomène, même si le ralentissement est moins marqué que dans d'autres pays. Entre 2006 et 2011, l'espérance de vie avait progressé de 1,4 an pour les hommes (de 76,6 ans à 78 ans) et de 1 an pour les femmes (de 82,3 ans à 83,3 ans). Entre 2011 et 2016, cette progression était de 1 an pour les hommes (de 78 ans à 79 ans) et 0,7 an pour les femmes (de 83,3 ans à 84 ans). Progression de l'espérance de vie à Malte et au Norvège Au niveau européen, seuls deux pays ont connu une poursuite de la progression de l'espérance de vie pour les hommes entre 2011 et 2016 (Malte et la Norvège) et cinq pays ont fait de même pour les femmes (Malte, Chypre, la Hongrie, l'Italie et le Luxembourg). Hors d'Europe, la situation est surtout préoccupante aux Etats-Unis, où l'espérance de vie à la naissance a diminué sur la période 2011-2016 (-0,2 an pour les hommes et 0,0 pour les femmes). Les maladies liées au grand âge sont les principales responsables de ce phénomène en Europe. La réduction de la mortalité causée par les maladies cardiovasculaires est moins nette dans de nombreux pays. Les maladies respiratoires, comme la grippe et la pneumonie, causent davantage de décès certains hivers, et la mortalité due à la démence et à la maladie d'Alzheimer augmente, indique l'OCDE. La baisse de la mortalité s'est aussi atténuée Dans certains pays, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, la baisse de la mortalité s'est aussi atténuée ou même inversée chez les adultes en âge de travailler en raison du nombre croissant de décès dus à des empoisonnements accidentels liés aux toxicomanies. Le rapport envisage aussi d'autres facteurs. Bien que certains facteurs de risque, comme le tabagisme, l'excès d'alcool, l'hypertension et l'hypercholestérolémie, continuent de régresser dans la plupart des pays de l'Union européenne, l'obésité et le diabète augmentent. L'évolution défavorable des inégalités pourrait aussi avoir des effets négatifs si l'augmentation de la longévité était plus faible parmi certains groupes de population que d'autres, ce qui réduit le progrès général. Concernant les tendances à venir, il n'est pas encore possible de déterminer clairement si le ralentissement de la baisse de la mortalité dans certains pays de l'Union européenne et aux Etats-Unis est une tendance à long terme, si le ralentissement de la réduction des maladies les plus meurtrières, comme les maladies cardiovasculaires, va se poursuivre, et si la surmortalité hivernale observée certaines années se confirmera du fait du vieillissement de la population. Le rapport conclut que le suivi et l'étude méthodiques des tendances de la mortalité, y compris grâce à la collaboration internationale lorsque celle-ci est possible, peut faciliter l'application rapide de stratégies correctives. Au Maroc, l'espérance de vie est estimée à 76,3 ans L'édition 2018 des indicateurs sociaux publiée par le HCP (Haut commissariat au Plan, les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 10,2% de la population en 2017. L'espérance de vie à la naissance est estimée quant à elle à 76,3 ans. Celle des femmes atteint 77,8 ans. Dans son rapport 2018, le HCP prévoit qu'au rythme actuel de baisse de fécondité et de hausse de l'espérance de vie, la population marocaine compterait en 2050, plus de 10 millions de personnes âgées, soit bien plus que le nombre de la population jeune et active. Selon une autre étude présentée en 2017 par le ministère de la Famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social, en partenariat avec l'ONDH (Observatoire national du développement humain), le Royaume connaîtra une augmentation considérable de l'espérance de vie des citoyens des deux sexes confondus. Grâce aux progrès de la médecine, un accès moins difficile aux soins de santé et à l'amélioration des conditions de vie des Marocains, tous les groupes d'âge ont connu une baisse de la mortalité.