Le Centre monétique interbancaire (CMI) ambitionne de démocratiser l'utilisation des cartes de paiement. L'objectif d'une carte pour chaque adulte bancarisé ou non est envisagé. Pour réussir cette campagne, le CMI doit user de son talent pour charmer les petits commerces, souvent réfractaires à ce mode de paiement. Le Centre monétique interbancaire (CMI) s'apprête à lancer sa campagne de communication télévisuelle. L'objectif assigné à cette opération vise le développement du volume des paiements par les cartes monétaires. Si le CMI juge le potentiel de croissance très important en matière des paiements par les cartes marocaines, du côté des commerçants tout le monde n'est pas encore prêts à y adhérer. Et pour cause, le taux de base de 5 % prélevé sur les opérations de ventes, à l'aide des TPE, réalisées par les commerçants est jugé exorbitant. Seules les grandes surfaces ou d'autres commerces où il existe un achalandage important sont en mesure de négocier avec les banques la révision de ce taux de 5% à la baisse. Sinon les autres, tous les autres commerçants n'ayant pas un chiffre d'affaires important journalier, n'ont à leur disposition que deux solutions. Soit, ils acceptent le mode de paiement par carte et, dans ce cas-là, ils rognent leurs marges. Soit, ils refusent, et c'est le cas le plus nombreux. La campagne du CMI vise justement à enrayer ce manque d'engouement pour les cartes bancaires. Ceci dit, le nombre des Terminaux de paiement électroniques (TPE) est passé de 8000 en 2004 à plus de 10.000 en 2006 avec une modernisation du parc à l'occasion du déploiement d'une nouvelle application en acceptant la carte à puce à la norme internationale EMV. Le nombre de GAB a atteint 2312 répartis sur 148 localités ; soit un accroissement de 8,4 % au titre du premier trimestre. Le nombre de demandes de retraits interbancaires traités via le CMI dépasse les 10.000 par jour. Considérant toujours le premier trimestre 2006, les cartes marocaines de retrait et paiement ont effectué 11,5 millions d'opérations de retrait pour un montant global d'environ 8,6 milliards de dirhams. Quant aux transactions de paiement par les mêmes cartes, elles ont légèrement dépassé le million d'opérations pour un montant global de 604 millions de dirhams. Le paiement a représenté 6,5 % de l'usage effectué par les porteurs marocains de leurs cartes. Cette part s'est améliorée de 0,5 % par rapport à l'année dernière, mais cela reste insuffisant. L'autre logique du CMI au travers de cette campagne de communication est de parvenir à l'application d'un certain nombre de mesures. Il s'agit de la diffusion plus large des cartes de paiement, «une carte pour chaque adulte qu'il soit bancarisé ou non». Pour les non-bancarisés le concept de la carte prépayée s'avère pertinent. Le CMI cherche aussi à développer le nombre de commerces acceptant le paiement par carte. La sécurisation accrue des paiements par la migration vers les cartyes à puce ou on-line avec saisie obligatoire du code confidentiel, fait aussi partie de cette stratégie.