On peut affirmer que si, au plan officiel, la représentation fut plutôt discrète, en revanche, un grand nombre d'acteurs de proximité ont répondu présents au premier Salon International des collectivités locales (SICL) dont les inscrits sont estimés à 750 élus et fonctionnaires communaux, opérateurs économiques privés et publics et représentants de la société civile. Sous le thème de «La gouvernance locale», cette initiative inédite au crédit d'Antaresse.com/Trombino Maroc est pionnière dans l'organisation de ce genre de rencontres directes entre les acteurs gestionnaires de la démocratie locale et les opérateurs impliqués dans le développement économique et social de proximité. On ne saura jamais pourquoi la cérémonie officielle d'ouverture de ce colloque, le 15 juin à Rabat, alors que toutes les invitations étaient dûment confirmées, s'est déroulée, pour l'ironie de l'histoire, devant une tribune officielle totalement déserte avec les acteurs participants emplissant la salle à craquer. Aucun ministre, ni le président de la région hôte et partenaire de la manifestation, ni l'inauguration officielle des stands des partenaires, pourtant nombreux et parmi eux des poids lourds, ONE, Maroc Telecom, Attijariwafa bank, Peugeot, Philips, HCP et autres. On dirait que tous les efforts n'ont pas convergé vers la réussite de l'ouverture cérémoniale d'une manifestation unique dans le genre qui a laissé perplexe bon nombre d'organisateurs, d'élus et d'opérateurs partenaires de l'évènement. Pourtant, cette rencontre caressait l'ambition de fournir un espace privilégié de contacts entre les professionnels des secteurs public et privés qui n'ont jamais eu l'opportunité de pouvoir se regrouper en une seule fois dans un Salon entièrement dédié à la cause de la maîtrise des programmes de développement économique et social des collectivités territoriales derrière laquelle ont semblé vouloir se ranger des entreprises qui ont mis en avant leur fibre citoyenne. Ce 1er SICL a constitué «une occasion privilégiée d'échanger les expériences et envisager de nouvelles perspectives, créer des synergies, nouer des contacts entre les responsables publics et privés, nationaux, régionaux et étrangers», expliquent les instigateurs d'un événement qui, sans doute, méritaient plus d'aide et de soutien en coordination des efforts, de la logistique et des présences à pareille manifestation. Il n'empêche, la tradition est maintenant instaurée puisque ces forums voués aux collectivités locales et au partenariat public-privé qui a pris ses marques. Premier client du secteur privé On se demande aussi quelle mouche aurait piqué des présidents de communes assistant à l'ouverture du SICL dans la matinée pour ne plus y apparaître par la suite. Certaines langues démobilisatrices, faisant la concurrence en matière d'intervenants dans l'organisation de semblables rencontres se seraient-elles soudainement déliéés ? Bref, toujours est-il que les travaux se sont poursuivis conformément au programme du Salon, même si des élus participants n'ont pas caché leur amertume sur la «désertion» officielle de l'évènement. Des réactions dans le genre «je ne suis pas du tout satisfait de ce qui s'est passé à l'ouverture» ont fusé dans les coulisses. Pourtant, des opérateurs à dimension internationale ont tenu à marquer leur soutien par une présence active, à l'instar du groupe Philips, leader mondial des métiers de l'éclairage, dont sa filiale marocaine s'est montrée prompte à conseiller les partenaires des collectivités locales sur la nécessité de bien gérer les contraintes budgétaires en optimisant les installations et les équipements. Il s'est trouvé un vice-président communal, celui de la commune urbaine d'Agadir, pour aller au charbon des expériences mises en œuvre. Et Il ne tarda pas à saisir l'assistance de l'intérêt du plan de développement de la première station balnéaire touristique du Royaume pesant un investissement de l'ordre de 1,035 milliard de DH. Agadir, exemple pilote de ces partenariats fédérateurs, tous les participants en sont convenus. Si le FEC (Fonds d'équipement communal) qui aurait, aux derniers témoignages, opéré sa profonde mue pour se transformer en un partenaire de conseil et d'accompagnement des programmes financiers de développement de proximité, apporte sa contribution à hauteur de 50%, ce scénario est prêt de se répéter dans les autres régions et villes du Royaume. Aménagement de la corniche sur la baie d'Agadir, réfection des espaces publics au centre-ville et dans les quartiers périphériques, système d'irrigation immunisée, voirie, éclairage public, enfin tout y passera dans les trois années à venir. Car il est inadmissible que le «grenier collectif», destination prisée par les touristes étrangers, ne soit pas propulsé au niveau des standards des grandes agglomérations balnéaires modernes. En résumé, le Salon de la capitale a montré que les communes sont conscientes de leurs devoirs et identifient parfaitement les besoins en développement de leur territoire dans une dynamique de concertation amorcée avec les citoyens de proximité. Ce Salon a également montré que les investissements consentis par les collectivités locales en équipements et services sont estimés à plusieurs milliards de DH par an, ce qui en fait incontestablement le premier client potentiel du secteur privé.