Abusant de la confiance de son employeur, il soutire un chèque signé, au porteur d'un montant de 100.000 DH. Le porteur du chèque s'apprêtait à ouvrir un compte bancaire avec une fausse carte d'identité. Quatre accusés d'escroquerie, faux et usage de faux et recel se retrouvent derrière les barreaux. La technologie a tout démasqué ! Le 29 septembre dernier, la B.P.J. a reçu un P.V établi par le 7ème arrondissement de police (Jamâa Assounna) pour complément d'enquête. Les premiers éléments indiquent qu'il s'agit d'une affaire compliquée. La salle de trafic (entendez standard) avait alerté les éléments de l'arrondissement de police suite à une communication téléphonique émanant d'une agence de la B.M.C.I sise Sidi Mâarouf. Ni braquage ni hold-up, seulement une personne douteuse. Son allure, ses habits et surtout sa casquette ne signifient pas qu'il puisse être bénéficiaire d'un chèque de 100.000 DH avec lequel il voulait ouvrir un compte. D'autant plus que lorsque son nom a été introduit dans l'ordinateur, il s'est avéré que le client en question a déjà un compte bancaire dans une autre agence de la même banque : une double ouverture donc ? Le va-et-vient et le bouche à oreille ont fini par attirer l'attention des employés de l'agence pour remarquer que le type derrière le comptoir masquait ses traits avec la casquette et qu'il ne ressemblait pas à la photographie de la carte d'identité. La porte a été fermée et la police alertée. Le véritable titulaire de la carte d'identité nationale a été avisé et il s'est rendu sur les lieux muni d'une déclaration de perte vieille d'un an et demi et dont la banque avait reçu copie en son temps. Mohamed Khadir était bien pris, cette fois-ci. Car le pointage habituel auquel procède la police à chaque arrestation au niveau du terminal central dévoilera que ce même Mohamed était recherché par la police judiciaire de Casa-anfa pour émission de chèque sans provision. Rien qu'avec cela, il était déjà au trou. Il fallait donc qu'il passe à table pour dire que la carte au nom de R.Z. lui a été glissée par un certain Hassan Moussaid qui déclarera à son tour avoir trouvé le document sur la voie publique. Quant au chèque, Mohamed Khadir affirme dans ses déclarations l'avoir reçu de Abderrahim Khater, un ami et employé chez un Marocain de confession juive, C. L, qui occupe un bureau au Temple juif du boulevard 11 janvier. Les choses se corsent autour de Khadir, Khater et Moussaid. Une perquisition au domicile de Khater permettra la découverte et la saisie de quatre autres chèques bancaires au nom de C. L. Trois étaient signés et le quatrième vierge. Khater avouera qu'il les a volés. Une autre perquisition dans la voiture de Hassan Moussaid, qui a prétendu avoir trouvé la carte abandonnée sur la voie publique, révélera la présence de deux autres cartes d'identité respectivement établies au nom de I.Y. et M.A. et un badge de membre de la Fondation Mohammed VI au nom de C.S. Mais Moussaid répondra que les documents trouvés par les enquêteurs appartenaient à des personnes endettées, à qui il a prêté de l'argent et qui n'ont pas encore remboursé leur dettes. L'enquête mènera les éléments de la B.P.J jusqu'au recel. Un certain Brahim Amghar avait échangé son téléphone portable Nokia contre un ordinateur volé. Les quatre accusés ont été mis en détention préventive par le Parquet et Mohamed Khadir devra répondre encore des autres délits dont il est accusé..