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En finir avec la pieuvre intégriste
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 04 - 2004


Après l'arrestation de la bande de Berrechid
Plus les semaines passent et nous rapprochent du
1er anniversaire des attentats de Casablanca, plus
il se confirme que le Maroc n'est pas encore à l'abri du terrorisme. Le démantèlement d'une cellule dangereuse, la semaine dernière, à Berrechid, confirme cette thèse et démontre que le Maroc n'en a pas encore fini avec le virus terroriste.
La menace d'attentats terroristes pèse encore sur le Maroc. Le coup de filet opéré à Berrechid (une localité située à 42 Km de Casablanca ) et l'arrestation de deux terroristes avec de surcroît la saisie d'explosifs, en atteste largement et fait que le pays n'est pas à l'abri d'autres actes barbares, comme ceux
qui ont été perpétrés le 16 mai 2003 à Casablanca. Plus les mois passent, plus il se confirme, plus ou moins, que le danger terroriste est encore dans nos murs et qu'il peut frapper à n'importe quel moment. Pas plus tard que la semaine dernière, les Marocains, et plus particulièrement la population de Berrechid, ont revécu le cauchemar de la violence intégriste radicale. En plein jour et au vu d'une foule prise de court.
Nous sommes le mardi 20 avril 2004, devant la gare routière de Berrechid. Il est midi, l'heure du déjeuner. La gare ne se vide pas pour autant. Nombre de voyageurs cassent la croûte sur place, en attendant un moyen de transport. Le lieu connaît une affluence inhabituelle.
La visite du Prince Philipe de Belgique à la zone industrielle de Berrechid, la même journée, y est pour beaucoup. Les routes sont coupées et des barrages policiers sont dressés sur tous les boulevards qui mènent à la zone industrielle et à la Wilaya de Berrechid. Les mesures de sûreté étant renforcées à la fois pour l'occasion et parce que la localité de Berrechid est signalée comme refuge de plusieurs intégristes recherchés dans le cadre de l'enquête du 16 mai.
Le renseignement est parvenue à la DST de Berrechid, depuis plus de deux mois, par le biais de la Brigade nationale de la police judiciaire ( BNPJ ). C'est ce qui explique, entre autres, l'agression dont a été victime l'officier Nejmi de la DST qui a essayé, à lui seul, d'appréhender les deux fugitifs après leur avoir demandé leurs pièces d'identité.
En effet, ce jour-là, l'agent Nejmi, se trouvait comme d'habitude dans un café guettant les allers et venues des passants du boulevard Mohammed VI.
Au même moment, il se trouve nez à nez avec deux individus jeunes, à la tenue débraillée, dont l'un attire d'emblée l'attention de l'agent. S'engagea immédiatement une filature qui a conduit l'agent Nejmi jusqu'à la gare routière, où l'un des suspects voulait effectivement quitter Berrechid en empruntant un grand taxi. Devant cette situation, l'agent Nejmi, contraint d'agir, s'est précipité vers les deux individus en vue de s'assurer de leur identité.
Du coup, l'un des terroristes sort un sabre et porte un coup au cœur de l'officier Nejmi sous les regards stupéfaits des badauds et des voyageurs qui se trouvaient sur les lieux.
Parallèlement, le cortège princier, qui attirait toute l'attention des services
de police, se dirigeait vers la préfecture de Berrechid pour une visite de courtoisie.
L'officier Nejmi s'effondre sur le coup, se relève difficilement, ne réalisant
pas encore ce qui lui est arrivé. Alertée par les cris de l'agent blessé, la
foule accourt. Dans un lieu pareil, l'attroupement est quasi-immédiat. Encore plus dans un cas d'agression en public. Les premiers arrivés sur les lieux ne font pas que constater sans intervenir. Ils prennent en chasse les terroristes, en leur lançant des pierres. Les deux tueurs parviennent, tout de même, à s'échapper. Direction : le quartier Hay Hassani, où l'un des terroristes a élu domicile. Celui-ci n'est pas loin; il leur a suffi de traverser le boulevard Mohammed V pour s'y retrouver.
Alerte générale
En même temps, l'agent Nejmi, qui gisait dans une mare de sang, n'a
pas pour autant abandonné la course-poursuite des terroristes qu'il avait entreprise à lui seul, mû par le sens du devoir dans un acte de bravoure.
En un temps record, les autorités publiques concernées, toutes catégories confondues, arrivent sur les lieux du crime. L'hôte de Berrechid ayant quitté la localité pour rejoindre Marrakech, en vue d'assister à la cérémonie de clôture de la conférence internationale sur le capital-risque, tenue à Marrakech. Ils constatent de visu l'odieux forfait des deux terroristes. Une gigantesque chasse à l'homme s'engage. Des barrages de police sont vite installés aux différentes artères et principales voies de sortie de la ville. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Le tout Berrechid en est rapidement informé par radio trottoir qui fonctionne à plein régime. La stupeur est immense. L'indignation est totale. La population de Berrechid est sous le choc. Personne ne pouvait croire, à aucun moment, que la petite ville abritait des cellules dormantes terroristes. La course-poursuite démarre de la station de taxis et finit non loin, sur le toit d'un immeuble où les deux terroristes ont essayé de se réfugier. Deux coups sont tirés en l'air, puis deux autres, puis un cinquième pour persuader les deux terroristes de se rendre. L'affrontement ne dura plus longtemps, puisque le suspect le plus dangereux a été neutralisé par les éléments de la PJ de Berrechid grâce à deux balles, l'une au genou et l'autre dans le bassin qui l'ont immobilisé et contraint à se livrer au forces de l'ordre. Les premières investigations ont conduit les limiers de Berrechid à l'appartement de Hicham Derbani, situé également dans le quartier Hay Hassani, où ils ont découvert des quantités importantes de composantes qui peuvent servir à la fabrication de bombes artisanales. L'autre suspect, jugé dangereux, a été conduit à l'hôpital de Berrechid avant d'être transféré à Casablanca. Une fois le choc plus ou moins amorti, vient le temps de l'explication et du commentaire. Une date vient immédiatement à l'esprit. On est à quelques semaines de l'anniversaire des attentats meurtriers de Casablanca du 16 mai 2003.
Le rapprochement est vite fait, d'autant que les médias ainsi que la société civile s'apprêtent à commémorer cette date comme il se doit et la célébrer comme fête du drapeau national. Les terroristes, eux, avaient d'autres visées, lâches et criminelles, en tête. Ils projetaient, selon les premiers éléments de l'enquête, de fêter d'une façon funèbre “l'anniversaire du 16 mai”. Si c'est le cas -et ça ne peut qu'être le cas-, les deux terroristes ne peuvent être que des intégristes islamistes. Deux fous d'un “Dieu” païen qui n'est pas, mais alors pas du tout, celui des trois religions monothéistes.
Entre le 16 mai 2003 et la date de l'arrestation de Salaheddine Debbich et Hicham Derbani avec toutes les quantités d'explosifs qu'ils dissimulaient à Berrechid, la relation n'est pas seulement établie, elle semble reproductible. Pour preuve, l'immense coup de filet des services de sécurité, pour neutraliser, autant que faire se peut, les ramifications tentaculaires de la pieuvre intégriste.
Rappelez-vous les arrestations de Meknès, on n'en revenait pas au fur et
à mesure que la liste des impliqués s'allongeait. Le Maroc a les reins suffisamment solides pour ne pas sombrer dans la psychose collective, mais la douche était plutôt froide. Dans notre bon sens de peuple de la terre, on en a déduit que le Maroc était à la pointe des pays visés par le terrorisme international. C'est ce que les services concernés de l'appareil de l'Etat se démènent à réaliser depuis deux ans, et, de façon plus efficace depuis le 16 mai 2003. Le démantèlement de la cellule de Berrechid est venu nous rappeler que le Maroc n'en a pas encore fini avec le virus terroriste. Force est de constater qu'on reste sous la menace de ce type de coup perfide à grand effet déstabilisateur, pas pour nos institutions, mais pour notre image de pays où il fait bon vivre dans la meilleure des tolérances et des convivialités possibles.


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