La SAMIR met le cap sur la modernité La stratégie de modernisation de l'industrie leader de raffinage des produits pétroliers s'affirme, au fil d'un management accrocheur et tenace, en déployant une persévérance peu commune et des talents insoupçonnés de négociations ardus et complexes desquelles la SAMIR réussit toujours à en sortir vainqueur. Le dernier événement en date est vraiment remarquable : l'opérateur de « l'énergie positive » a décroché le « contrat du siècle » pour se doter de nouvelles unités de raffinage. Sans un peu de travail, on n'a jamais de plaisir, préconise la sagesse de La Fontaine. Et pour se donner les moyens de sa politique, l'audace et la ténacité de l'équipe maison emmenée par Abdelmajid Ba-Amer finissent toujours par payer. Et surtout, à convaincre de la crédibilité d'une entreprise qui a définitivement su asseoir son autorité et son référentiel de compétences et de gestion professionnelle auprès de ses partenaires nationaux et étrangers. Les grandes «manœuvres» commencent dès le 1er septembre qui a vu le lancement des travaux de construction des nouvelles unités pour la modernisation de la raffinerie de Mohammedia. Et pour plus de sûreté dans la durabilité de cette politique de développement et d'extension des capacités de production, les délais de rigueur de mise en service, c'est-à-dire courant 2008, seront bien tenus puisque le financement suit l'évolution de l'opération. Déjà, la SAMIR s'est acquitté de la première tranche de 5% de la valeur du contrat liant la SAMIR au Consortium italo-turque Snamprojetti-Tekfen chargé de réaliser le projet. Autrement dit, quelque 220 millions DH sur les 5,4 milliards DH que totalise l'investissement dans son ensemble. « La grande bataille du marché mondial » Rien n'est facile à obtenir sans les tractations de marché sur la scène internationale, surtout en ces conjonctures de surenchérissement ininterrompu des cours du brut qui met le feu aux…poudres du marché de l'or noir. C'est pourquoi les négociations avec le groupe italo-turc ont été rudes et laborieuses pour obtenir le démarrage du chantier dans cette période cruciale de l'année, marquée sur le plan mondial par l'envolée des cours de brut et une forte croissance de la demande des produits pétroliers. La SAMIR a connu probablement la phase la plus difficile, ces derniers mois, pour concrétiser son « chantier du siècle », et il aura fallu une grande «bataille du marché mondial » en rangs très serrés, où les investisseurs intéressés se bousculaient au portillon, pour atteindre l'objectif à coup d'échanges d'arguments, d'opérations de charme et d'assurances d'engagements pour séduire les meilleurs partenaires industriels européens dont nombreux étaient les calibres qui se disputaient ce marché. D'ailleurs, les responsables de la maison s'en souviennent en conservant encore des séquelles de fatigue et d'abnégation pour la rude bataille menée : « la SAMIR a bataillé dur pour obtenir la mobilisation pendant 36 mois du constructeur italien, l'un des majors mondiaux dans le domaine" précise la même source qui ajoute "l'engouement attendu des investissements notamment européens dans le raffinage a contribué relativement à la difficulté des négociations qui ont fini par connaître une issue heureuse pour la SAMIR et pour le Maroc". Cette grande bataille du marché mondial a incité les firmes européennes à anticiper les mises en garde des cabinets de consultance internationale spécialisés dans l'énergie qui, à l'instar de celui lancé récemment par Wood Mackenzie, ont averti de la menace de pénurie de gasoil à laquelle seront confrontés les pays du Vieux continent à court terme. Sauf s'ils se dépêchent d'investir dans les raffineries pour pallier cette menace réelle. Un autre consultant pétrolier, Purvin & Gertz, estime pour sa part, qu'il faudra mettre en service cinq nouvelles unités d'hydrocraquage en Europe d'ici 2010 (la SAMIR en sera dotée aussi) et autant au cours des dix années suivantes pour répondre à la demande européenne en gasoil. Un avertissement sérieux dont Le Monde, le quotidien Français, vient de s'en faire récemment l'écho. Près de 7 milliards DH pour la mise à niveau de l'outil de raffinage Dans une telle conjoncture, marquée tant par l'instabilité et l'envolée des cours de pétrole que par la course internationale à l'adaptation de l'outil de raffinage, on peut dire que la SAMIR a réussi son pari, haut la main, en bouclant le programme de modernisation de sa raffinerie de Mohammedia dans un délai record de trois mois. C'est en effet le 31 mai 2005 que la SAMIR a signé avec le Consortium Snamprojetti-Tekfen le contrat de réalisation de ce projet d'envergure d'une valeur forfaitaire de 5,4 milliards de dirhams. Projet qui s'inscrit dans le cadre d'un programme général de mise à niveau de l'outil de raffinage estimé à plus de 6,7 milliards de Dirhams. L'entrée en service des nouvelles unités de la SAMIR, prévue courant 2008, permettra au Maroc de disposer d'une industrie de raffinage compétitive, flexible et capable de transformer une large palette de qualités de bruts en produits répondant précisément à la demande des consommateurs en qualité et quantité. Ce qui constitue pour le pays un avantage indéniable en matière de sécurité et de coût d'approvisionnement. La consommation nationale en produits pétroliers suivra, longtemps encore, la tendance privilégiant la demande en carburants, notamment le gazole et le carburéacteur, au détriment du fuel lourd. Le nouveau système de raffinage de la SAMIR permettra d'améliorer aussi bien sa capacité de conversion des coupes lourdes en coupes légères que celle de désulfuration, tout en améliorant les performances opérationnelles de la société.