Football. L'exode massif des joueurs continue L'Eldorado du ballon rond se situant désormais dans les pays du Golfe, c'est la ruée pour les footballeurs marocains vers ces nouvelles destinations où de riches carrières leur sont promises et assurées. Pour le football national, cette saignée est douloureuse et d'autant plus dangereuse que rien n'est fait pour l'arrêter. Alors que chaque jour de jeunes et grands espoirs du football national désertent pour aller tenter leur chance dans les pays du Golfe, sans rien devoir à leur club, faute de contrat, c'est toujours l'expectative du côté des dirigeants marocains comme s'ils étaient sonnés ou carrément groggy. Car incapables de réagir devant l'exode de leurs joueurs rendus libres dès les frontières du royaume franchies. Les mises en garde des instances fédérales n'auront servi à rien puisque les clubs, souvent désarmés, ne sont jamais arrivés à garder leurs joueurs en concluant des contrats avec eux, comme le stipulent les règlements de la FIFA pour le football dit professionnel. La licence, comme on le sait, n'a de valeur juridique, qu'à l'intérieur des limites du pays concerné et ce, dans le cadre de la pratique à statut amateur. Une fois hors de ces limites territoriales (frontières) tout footballeur retrouve sa pleine liberté. Depuis 1996 et le déclenchement de la première affaire du genre, celle du Rajaoui Salaheddine Bassir, le football marocain a été incapable de se structurer pour se protéger contre le pillage de ses meilleurs éléments. En 2004, avec la nouvelle affaire Sarsar, ça a été le coup de grâce puisque même revenu au bercail, après un court passage dans un club étranger, le joueur marocain se retrouve, selon les règlements FIFA, libre. Cette nouvelle disposition a donné lieu à quelques idées chez des dirigeants malins tout heureux d'utiliser cette brèche pour s'offrir des joueurs à moindre frais et pour cela il suffit de les faire “transiter” par un club étranger de paille !… Le subterfuge a déjà commencé à être utilisé. Belle carrière et avenir assuré Les pays du Golfe (essentiellement les Emirats Arabes Unis, le Qatar et le Bahreïn) grâce à des agents-recruteurs marocains (ex-joueurs ayant opéré dans leur zone) viennent puiser dans les effectifs du football du royaume et, forcément, c'est autour des meilleurs éléments, jeunes espoirs internationaux, qu'ils lorgnent en leur promettant de belles carrières et un avenir assuré. Car au recrutement dans le club moyen-oriental s'ajoute le miroitement d'une naturalisation qui ouvre la porte à une nouvelle carrière internationale, comme le permet une récente largesse de la FIFA. Ces jeunes espoirs perçoivent de la part du club un salaire de 5.000 à 7.000 dollars pour débuter, sans parler de la prime de signature qui oscille entre 1 à 2 millions de dhs. Une fois leur carrière footballistique terminée et fort de leur nouvelle nationalité, ils bénéficient, en tant qu'agent de la Défense nationale d'une rente à vie de l'ordre de 2.000 dollars. De la sélection marocaine juniors qui s'est brillamment illustrée au Mondial, ils sont aujourd'hui près de 6 à rallier des pays du Golfe. Seul le Fussiste Youssef Rabeh est parti dans le cadre d'un transfert légal en Arabie Saoudite. Les autres, soit Benjelloun du MAS au Qatar, Douliazane du WAC à Chypre et Bendamou du Raja, Benzoukar du KACM et Bourkadi du MAS au Bahreïn ont ou s'apprêtent à déserter. Les 3 derniers nommés sont sollicités pour troquer leur nationalité au profit de celle de leur pays d'accueil. Qui pourra les en empêcher ? Les clubs marocains rechignant toujours à s'assurer les services de leurs joueurs par contrat, les portes de fuite et désertion resteront encore longtemps ouvertes. Faut-il plaindre les clubs pour cette situation dramatique ou se féliciter de la vie en rose de ces jeunes footballeurs à l'avenir bouché dans leur pays ?