«Concernant une opération aussi structurante pour la société et ses actionnaires, les délais réduits ne nous permettent pas de nous prononcer à ce stade sur l'opération». La Caisse de dépôt et de gestion, actionnaire à 6% du Club Med, préfère ainsi temporiser avant de se prononcer sur l'OPA (offre publique d'achat) lancée dimanche soir sur le club par ses associés, le fonds Axa Private Equity et le conglomérat privé chinois Fosun (cf. notre édition de ce mardi 28 mai et sur www.leseco.ma). Pour le moment, le groupe marocain préfère, à l'instar de certains autres actionnaires, attendre de prendre «connaissance de l'ensemble des éléments d'information». Ceux-ci seront déterminés à l'issue des conclusions d'un «expert indépendant», qui sera désigné par le Conseil d'administration du Club Med «dans les tous prochains jours». Cet expert sera chargé de déterminer «la valeur des actions Club Med proposées par les initiateurs de l'opération». Cette démarche, entre dans un «un souci de traitement égalitaire de l'ensemble des actionnaires et conformément à la réglementation en France», poursuit la CDG marocaine, un des pivots du Club Med dans le développement de ses activités au Maroc et en Afrique du Nord. En clair, le fonds Axa Private Equity et le conglomérat privé chinois Fosun envisagent de racheter les parts de l'ensemble des actionnaires du Club, pour se les partager à hauteur respectivement de 42%, et de proposer les 8% restants entre les 400 managers du Club. Du côté du top management du Club Med, on explique l'opération initiée par les actionnaires français et chinois par le souci de vouloir faire face à la crise qui sévit actuellement en Europe. «Avec la crise, nous arrivons à une étape qui s'annonce difficile. Pour lancer cette nouvelle transformation, nous avons besoin de temps et de stabilité de l'actionnariat. Tel est le but de l'opération», réagit, dans la presse française le PDG du groupe Henri Giscard d'Estaing. La Chine, deuxième marché du Club avec quelques 200.000 clients, serait la nouvelle orientation de ces actionnaires, qui envisagent d'y rentabiliser leur business pour juguler la morosité du marché européen. Les deux partenaires proposent d'acheter le Club pour 17 euros par action. Ce qui équivaut à 28 % de plus que le cours moyen du dernier mois, soit bien en deçà des 40 à 50 euros auxquels s'échangeait l'action avant la crise de 2008. Tout de même, selon les premiers calculs, l'offre valorise le groupe de tourisme à 540,6 millions d'euros. La CDG préfèrerait-elle continuer à rester dans le tour de table ou plutôt se refaire une petite santé sur le plan financier avec la valeur empochée à l'issue de l'opération, là est toute la question. Pour le moment, on préfère attendre les résultats de l'expertise, qui sera bientôt lancée.