Le ministère de l'Industrie met les bouchées doubles pour les centres techniques industriels. Huit contrats objectifs viennent d'être signés avec les professionnels en vue d'accélérer la mise en œuvre de leur plan de développement. Les centres techniques industriels s'apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur développement. Ces outils, considérés comme levier de compétitivité des PME, font aujourd'hui objet d'une attention particulière de la part des pouvoirs publics en vue de leur redynamisation. Pas plus tard qu'il y a quelques jours, le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Aâmara, a accueilli au sein de son département les représentants de plusieurs fédérations professionnelles en vue de la signature des contrats-objectifs avec les différents Centres techniques industriels. Ces contrats visent à l'application du plan de développement de ces centres sur la période allant de 2013 à 2015 et dont la convention-cadre avait été signée fin février dernier lors des troisièmes assises de l'industrie. «Nous sommes toujours prêts à travailler avec le privé main dans la main et aujourd'hui, il est temps d'accélérer la cadence pour contribuer au marketing de la base industrielle nationale qui se met en place progressivement», souligne Abdelkader Aâmara pour qui les CTI jouent un rôle déterminant dans la concrétisation de cette volonté. Que vont donc concrètement apporter ces nouveaux accords ? D'abord, il y a lieu de rappeler que le chantier de développement des CTI avait été ouvert sous l'égide de l'ancien ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Reda Chami qui, à l'époque, se plaignait de la «sous-exploitation des CTI». Selon des sources proches des CTI, le problème résidait principalement dans le fait que le secteur privé n'y avait pas forcément recours. D'ailleurs, plusieurs initiatives avait été lancées dernièrement en vue de sensibiliser les professionnels sur l'apport des centre techniques. Dans la pratique, le fonctionnement des CTI consiste pour rappel à mettre à disposition des industriels locaux des infrastructures technologiques permettant l'amélioration de la qualité, la diminution des coûts, la mutualisation de la veille technologique. Les actions de sensibilisation des opérateurs se sont finalement avérées vaines. Chose qui a poussé les pouvoirs publics à injecter, en plus des 300 MDH ayant servi à la construction des centres, 30 MDH supplémentaires pour assurer l'accompagnement des centres sur les trois dernières années. Aujourd'hui, il est question de s'assurer que ces centres sont capables de devenir autonomes à terme. Pour ce faire et depuis l'avènement de Abdelkader Aâmara à la tête du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, les choses ont pris une autre tournure avec notamment l'établissement d'un bilan d'étape qui a permis de cerner les dysfonctionnements avant de se prononcer sur le lancement du plan de développement des CTI. Ainsi, le bilan des activités des centres techniques fait ressortir qu'un potentiel de développement important existe, mais certaines limites se rapportant, notamment, au mode de gestion du Fonds d'appui aux centres techniques (FACET), mis en place pour appuyer ces structures dans leur phase de démarrage et de développement, mériteraient plus d'attention. Une étude avait été ainsi menée en 2012 par le département de tutelle afin de définir ledit plan stratégique. «L'objectif de ce plan de développement est d'améliorer et de renforcer la capacité des Centres techniques industriels, d'augmenter leur rentabilité et de les appuyer dans leurs efforts visant à améliorer et à diversifier leurs prestations au bénéfice de la compétitivité des entreprises», explique-ton auprès du ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Ce plan de développement s'articule autour de trois axes majeurs, à savoir la bonne gouvernance des centres, la définition d'objectifs en termes de réalisations par centre technique, ainsi que l'amélioration du niveau d'intervention de l'Etat, notamment via le FACET. C'est ce qui a donné lieu ces derniers jours à la signature des contrats objectifs avec les opérateurs du privé. Ainsi, il a été convenu entre les différents signataires, chacun dans son domaine d'activité, de définir les objectifs individualisés des CTI et les principes de fonctionnement du dispositif de leur financement, mais aussi d'améliorer les mécanismes de contrôle des fonds destinés à la réalisation des engagements. C'est en d'autres termes une contractualisation des trois axes sur lesquels a été bâti le plan de développement. Les contrats signés prévoient en outre de fixer les modalités à même d'atteindre les objectifs de la convention-cadre et du Plan de développement des CTI pour lesquels l'Etat devra mettre sur la table 250 MDH à verser au Fonds d'appui aux CTI. «Ce Plan puise sa raison d'être de la volonté de promouvoir et de développer ces centres pour en faire une référence de l'expertise industrielle dans leurs secteurs d'activités, notamment en matière de recherche, de développement et d'innovation», ajoute le ministère de tutelle. L'intérêt répond surtout au souci d'augmenter l'impact de l'activité des CTI auprès des PME industrielles nationales en vue de contribuer, à terme, au renforcement de leur compétitivité. C'était là l'une des missions initiales qui a été confiée aux CTI et dont les résultats se sont fait attendre. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le programme est particulièrement suivi par l'Union européenne. D'ailleurs, si les pouvoirs publics espèrent faire de ces CTI un outil de mise en œuvre des mesures de conformité et de convergence normative du programme «Réussir le statut avancé», c'est principalement parce que le programme des CTI bénéficie d'un soutien de l'Union européenne à travers le programme Meda.