Les difficultés financières d'une entreprise ne sont pas forcément une fatalité. Cela demande toutefois une réactivité de la part des managers afin de les surmonter. L'observatoire de l'entrepreneuriat dresse la liste des bonnes pratiques dont il faut faire preuve dans ces conditions. Souvent dans la vie d'une entreprise, les managers se retrouvent devant des contraintes menaçant la viabilité de leurs projets et des décisions importantes doivent être prises. Pour faire le point sur les bonnes pratiques à observer en cas de difficultés, notamment financière, l'Observatoire de l'entrepreneuriat met à la disposition des opérateurs sur son site internet une liste de conseils à suivre dans les périodes critiques. Il en ressort que quelle que soit la cause des difficultés financières rencontrées par le manager, l'une des premières réactions à avoir est de définir si l'entreprise est, ou non, en état de cessation de paiement. «Aux termes de la loi marocaine, toute entreprise est réputée en cessation de paiements lorsque le cumul des dettes fournisseurs, fiscales et sociales excède la somme des comptes clients et de la trésorerie», rapporte l'ODE. Une entreprise est donc en cessation de paiement lorsque ses créances, qu'elles soient liées à l'exploitation courante ou à des exigences fiscales, sont beaucoup plus importantes que les flux que peut générer l'entreprise. Il y a lieu toutefois de préciser que ne pas être en mesure de régler une facture arrivée à échéance ne signifie pas forcément que l'entreprise est en cessation de paiement. L'inverse est également possible dans le sens qu'une entreprise peut être en cessation de paiement sans qu'aucun incident de paiement ne soit encore survenu. «Il y a donc lieu de faire preuve de discernement afin de déterminer les conséquences à court et moyen termes des difficultés que vous rencontrez dans votre trésorerie», soulignent les experts de l'Observatoire de l'entrepreneuriat. Ainsi, si la situation de cessation de paiement est avérée et qu'elle a des causes lourdes, telle que la perte d'un client important, le manager est appelé à suivre la voie légale sans tarder afin d'éviter une aggravation de la situation et engager sa propre responsabilité légale. En revanche, quand la situation est moins grave et que la pression sur la trésorerie est due à des circonstances particulières telles que les retards de paiement de la part des clients, l'ODE recommande de prendre des mesures d'urgence en négociant des délais de règlement avec les fournisseurs, en différant le paiement des cotisations sociales ou en augmentant les facilités de caisse auprès de la banque. «Ces solutions simples et éprouvées sont pourtant rarement mises en œuvre par les entrepreneurs», fait remarquer l'ODE. La raison est que dans plusieurs cas, le chef d'entreprise préfère la discrétion et ne souhaite pas ébruiter ses difficultés, considérant que ce sont ses capacités de gestionnaire et donc sa propre réputation qui risquent d'être ternies. Ce sentiment, bien que légitime, peut avoir de lourdes conséquences dans le sens où il remet en cause les fondements de l'entrepreneuriat et les valeurs de l'entrepreneur lui-même. Prendre des risques et en assumer les conséquences sont de lourdes responsabilités dont la capacité est avérée dans les épreuves et l'adversité. «Faire face et démontrez votre combativité rassurera vos partenaires, renforcera la confiance une fois les difficultés passées», ajoute l'ODE.