Il y a exactement un an, le Maroc a vécu un fait inédit. Les citoyens-consommateurs avaient brandi la sanction face à trois marques. Quid des enseignements à tirer ? En effet, l'on se rappelle que ce mouvement spontané évoquait «le diktat» de quelques enseignes leaders dans leurs secteurs en matière de prix appliqués. Le succès fut phénoménal de par ses portées économique et médiatique internationales. La récente publication des résultats des groupes industriels concernés a clairement montré l'impact financier, qui s'est élevé à des milliards de dirhams. Mais au-delà des pertes subies par les trois sociétés, c'est l'ensemble du microcosme économique qui a été déstabilisé et les grands groupes, notamment de l'agro-industrie, savent aujourd'hui qu'il faudrait désormais composer avec cette opinion publique. Sur le plan médiatique, le traitement a été diamétralement opposé, entre intérêts de certains médias, qui redoutent le boycott publicitaire, et l'objectivité des autres. Mais au-delà des frontières, ce mouvement était présenté comme la noble expression d'un ras-le-bol, et c'en était vraiment un. Aujourd'hui, cette date anniversaire est pour nous l'occasion de rappeler que les associations de défense des droits des consommateurs au Maroc, qui ont été mises à l'écart par la spontanéité du mouvement, n'ont fait aucun effort post-boycott. Ni leurs méthodes, ni leur passivité, ni encore moins leur impuissance face aux producteurs et aux distributeurs n'ont changé d'un iota. Ces associations -et parfois même des fédérations- sont souvent cantonnées à des cartes de visite qui servent plus leur porteur qu'une quelconque cause. J'aimerais bien recevoir un jour le rapport d'activité de l'une de ces entités avec une liste de dossiers traités et de procès engagés envers les fraudeurs. Je continue d'attendre et d'espérer.