Il y a des chiffres qui donnent le tournis, comme ce million de logements qui ne trouvent pas preneur, dans le seul axe Casablanca- Rabat. Les causes sont multiples mais le résultat est le même. Ainsi, des projets capitalistiques à perte de vue sont quasi-vides et des deuxièmes tranches annoncées en grande pompe sont tout simplement abandonnées. Les raisons sont multiples mais sont d'abord et surtout dues à une inadéquation entre l'offre et la demande. Aujourd'hui, il est presque impossible de trouver, dans les deux métropoles, un logement de moyen standing de 80 m² pour moins d'un million de dirhams. En revanche, les offres d'appartements à partir de 2 MDH foisonnent ainsi que de villas dont les prix varient dans une fourchette de 5 à 10 MDH. Un petit tour du côté de Dar Bouazza donne une idée de la cadence des ventes tout le long de la route côtière. À Bouskoura, dans la ville verte et ses environs, le taux d'occupation est tellement bas que tous les services ne sont pas disponibles alors que des acquéreurs y résident depuis au moins cinq ans. Le problème est que les promoteurs, de façon générale, refusent de parler de crise et tournent autour du pot. Disons qu'il s'agit d'une vague de mévente qui n'a que trop duré, mais a-t-on analysé ses causes pour en prescrire les bons remèdes ? Rien n'est moins sûr. Ce qui est en revanche certain, c'est que la classe moyenne, première catégorie concernée, vit une véritable crise économique. Ses revenus taxés à la source n'évoluent pas puisque les maigres augmentations de salaires sont aussitôt absorbées par l'effet d'inflation et le renchérissement galopant du niveau de vie. Par ailleurs, à défaut d'études sur le changement de la perception du logement auprès des nouveaux ménages, on continuera à naviguer à vue, à feindre d'ignorer la crise et à se casser les dents. En effet, le marché de la location reprend de plus belle et c'est une réaction somme toute logique face à cette dichotomie du marché immobilier.