En marge du Forum économique Russie-Afrique, un accord pour la construction d'un complexe pétrochimique, dans la région de Nador, d'une valeur de près de deux milliards d'euros au Maroc, a été signé le 23 octobre à Sotchi. L'information est tombée mercredi soir. Un communiqué de presse de la société MYA Energy, publié par la MAP, annonce qu'«un accord pour la construction d'un complexe pétrochimique d'une valeur de près de deux milliards d'euros au Maroc a été signé, mercredi à Sotchi, en marge du Forum économique Russie-Afrique». L'accord, paraphé par le directeur général de la société MYA Energy, Moulay Youssef El Alaoui, le président de la Banque de développement de la Fédération de Russie (VEB), Daniil Algulyan, et le vice-président du Centre russe pour l'exportation (REC), Nikita Gusakov, «porte sur la construction d'une raffinerie en utilisant l'expertise et les dernières technologies russes pour le raffinage et le stockage de produits pétroliers», indique la compagnie marocaine. Parallèlement, et à travers la publication d'un communiqué de presse sur son site officiel, la Banque de développement de la Fédération de Russie parle d'un mémorandum de coopération. La banque déclare ainsi que «VEB, REC et la société marocaine MYA Energy examineront la possibilité de financer la construction d'une raffinerie de pétrole au Royaume du Maroc d'une capacité pouvant atteindre 5 millions de tonnes par an. Le mémorandum de coopération a été signé lors du Forum économique Russie-Afrique en présence du ministre de l'Energie et des mines du Royaume du Maroc, Aziz Rabbah». Le communiqué de la banque russe donne plus de précision sur l'éventuel mode de financement de ce projet: «Le financement de ce projet sera effectué conformément au système de prêt interbancaire. À son tour, VEB est prêt à fournir des fonds pour l'achat, par la partie marocaine, d'équipements et de services auprès de fournisseurs et de sous-traitants russes. Le créancier direct de la société sera l'une des banques du Royaume du Maroc», a expliqué Daniil Algulyan. En tout cas, le projet s'inscrit également dans une démarche respectueuse de l'environnement et permettra au royaume de contribuer à la réglementation «IMO 2020» qui implique la réduction des émissions de soufre, dont le Maroc est signataire dans le cadre des engagements de la COP 22 à Marrakech. La raffinerie qui sera construite dans le cadre de ce projet sera dotée dans un premier temps d'une capacité de raffinage de 100.000 barils par jour (ce qui correspond à 5 millions de tonnes par an), et pourra dans un deuxième temps atteindre la capacité de 200.000 barils par jour, souligne MYA Anergy. 200.000 barils, représente 10 millions de tonnes par an, ce qui correspond à la capacité produite par la Samir avant sa fermeture en août 2015. De son côté, VEB explique dans son communiqué que «L'usine produira de l'essence, du diesel de la norme Euro 5, du carburéacteur, du carburant répondant aux normes actuelles ainsi que du bitume». De plus, la banque russe rappelle, dans son communiqué, que notre pays «importe actuellement environ 90% de ses ressources énergétiques d'une valeur d'environ 10 milliards de dollars par an». Cette déclaration laissera entendre que la production est destinée au marché marocain. En tout cas, MYA Energy, dans sa communication, donne plus de précisions, en tout cas concernant le choix de l'implantation. À la clé de ce projet, la création de plusieurs milliers d'emplois directs et indirects, notamment dans la région du nord du royaume, et mettre à profit les installations portuaires de Nador West Med.