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Alerte sur les céréales
Publié dans Les ECO le 30 - 10 - 2012

Lendemains incertains pour le gouvernement. Alors que les importations marocaines de céréales devraient s'intensifier au cours des prochains mois pour combler le déficit national, les stocks disponibles sur le marché international se raréfient. Les derniers jours ont été marqués sur le marché international des céréales par des décisions en cascade provenant de pays parmi les gros fournisseurs mondiaux, de réduire la quantité exportable et pour d'autres de supprimer les exportations. Ces décisions sont en lien avec la situation des stocks mondiaux suite au risque de pénurie causé par des sécheresses au niveau de certains pays comme les USA, la Russie, l'Australie ou l'Argentine.
Pour la plupart de ces pays, comme l'Argentine ou tout dernièrement l'Ukraine, il s'agit avant tout d'assurer une stabilité des prix au niveau interne. Ces deux pays fournisseurs du Maroc, viennent en effet de prendre des mesures allant dans ce sens, ce qui a eu pour conséquence de perturber sensiblement le marché international qui, en plus des aléas climatiques, voit émerger une nouvelle menace, celle des stratégies commerciales «protectionnistes», qui risquent encore d'accentuer la pression sur les prix. Pour le Maroc, il s'agit là d'un mauvais présage en perspective du besoin en importations et aussi de la flambée des cours.
Double menace
La principale menace pour le Maroc sera l'accentuation de la pression sur les prix internationaux. Ceux-ci commencent déjà à repartir à la hausse après quelques mois d'accalmie. Selon le dernier rapport du Conseil international de céréales (CIC), les dernières décisions prises par certains pays exportateurs de céréales vont maintenir les prix à un niveau élevé pour cette campagne. La preuve en est que la tonne de blé a franchi la barre des 260 euros depuis la semaine dernière et que globalement, les cours moyens se situent dans une fourchette de prix 30 à 35 % plus élevée qu'à leur niveau de la même période pour la campagne de commercialisation précédente.
Si le gouvernement a pris cette donne dans son projet de loi de finances 2013, ses prévisions risquent pourtant de s'avérer trop optimistes. À 300 dollars US la tonne retenu comme hypothèse de base pour 2013, contre 330 pour 2012 et la période s'étalant sur les quatre derniers mois de l'année en cours, le gouvernement risque de voir ses prévisions remises en cause par l'incertitude actuelle qui plane sur les marchés. L'autre nouvelle menace qui se greffe c'est le risque de pénurie au niveau mondial pour certaines céréales même si pour l'essentiel, le Maroc peut se targuer d'être relativement à l'abri. Dans sa dernière note de conjoncture, la FAO a fait ressortir que les prévisions font ressortir une nouvelle crispation du bilan des stocks mondiaux de céréales en fin de campagne 2012/2013, qui ont été encore abaissés ce mois-ci de 4 millions de tonnes à 328 millions de tonnes, contre 372 millions l'année précédente. Il s'agit du niveau le plus bas depuis la campagne 2007/08.
«Les stocks des principaux exportateurs seront encore plus tendus et tomberont à leur plus bas niveau en 17 ans», estime la FAO. Dans le détail, le recul mondial d'une année sur l'autre devrait s'expliquer par une réduction de 24 millions de tonnes dans le cas du blé et une chute de 18 millions dans le cas du maïs, avec un repli de 1 million pour les autres céréales secondaires, notamment l'orge. Ce qui a comme effet direct de faire chuter les échanges mondiaux de céréales de 19 millions de tonnes par rapport au pic de l'an dernier, qui s'est établi à 249 millions. Selon toujours la FAO, «le repli sera particulièrement prononcé dans le cas du blé, en retrait de 13 millions d'une année sur l'autre».
Relativement à l'abri
À fin septembre dernier, les importations marocaines de céréales se sont établies à quelque 10,7 millions de quintaux (Mqx), constitués de maïs (8 Mqx), de blé dur (1,8 Mqx), d'orge (0,7 Mqx) et de blé tendre (0,2 Mqx), selon l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL). Les importations ont connu une progression de 81% comparées à leur niveau à la même période lors de la campagne précédente. Si les autorités rassurent, affirmant que les importations se déroulent bien, la situation n'est pas aussi reluisante que le gouvernement le laisse entendre.
En cause, la hausse des importations attendue cette année à la suite d'une mauvaise production nationale enregistrée lors de la dernière campagne agricole. Selon les experts de la FAO qui convergent avec ceux de plusieurs organismes internationaux, les besoins d'importations sont provisoirement estimés à 8,4 millions de tonnes de céréales, soit une hausse de 40% par rapport à 2011 et de 47% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La FAO estime par ailleurs qu'en dépit du recul général des besoins d'importations, l'augmentation des cours mondiaux des céréales devrait fortement peser sur la facture des importations alimentaires nationales des pays d'Afrique du nord.
«Les gros importateurs de la région recommencent à acheter du blé sur les marchés internationaux afin d'atténuer l'impact éventuel de nouvelles hausses des cours mondiaux, suite aux préoccupations suscitées par les conditions météorologiques dans les principaux pays producteurs de blé», soulignent les experts de la FAO. Il faut dire que selon les données internationales, même les années où la récolte est bonne, les pays d'Afrique du nord sont fortement tributaires des achats de céréales sur les marchés internationaux pour couvrir leurs besoins de consommation. C'est ce qu'illustrent les statistiques de la FAO selon lesquelles en moyenne et au cours des cinq dernières années, 45% des besoins intérieurs totaux en céréales, alimentaires et fourragères, de l'Egypte et du Maroc ont été couverts par des importations. Pour le moment, le Maroc peut relativement se considérer à l'abri. La décision de l'Argentine est intervenue alors que les commandes marocaines ont été déjà passées. Le gouvernement a, également, maintenu certaines décisions pour «garantir l'approvisionnement du marché intérieur et remédier aux effets du renchérissement des cours mondiaux» selon le ministre de l'Economie et des finances Nizar Baraka.
Il s'agit, par exemple, de la suspension de la taxe d'importation sur le blé tendre du 1er octobre au 31 décembre. Cette dernière mesure se justifie par le fait que les importations de blé tendre sont attendues durant le mois d'octobre, après la suspension des droits de douane appliqués sur cette céréale. Le principal fournisseur en la matière reste la France, dont les stocks sont relativement importants cette année, ce qui atténue la pression. À en croire les chiffres annoncés par le ministère de l'Economie et des finances, la quantité de blé tendre, principale céréale consommée au Maroc, «assurait au Maroc une réserve de consommation de blé allant jusqu'au mois de novembre». Il s'agit à présent d'espérer une accalmie sur les marchés internationaux, seule alternative qui permettrait au Maroc d'atténuer ses craintes. Dans le rétroviseur, il y a la dégradation du déséquilibre commercial du pays, qui attise toutes les incertitudes sur l'économie nationale.


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