L'intérêt porté au développement des établissements de formation privés n'est pas né d'hier. Les statistiques du ministère de tutelle font ressortir que depuis plusieurs années déjà, les établissements privés ont pris le dessus pour accompagner la stratégie de formation de l'Etat. Jusque-là, ce sont plus de 1.500 établissements privés qui sont recensés partout dans le royaume, soit trois fois plus que le nombre des établissements publics. Ils ont ainsi contribué largement à la formation des 327.749 stagiaires, dont 34.302 apprentis, qui ont suivi des formations au Maroc durant la saison 2011/2012. Cet intérêt pour le développement des établissements privés est d'autant plus important que la demande sur le marché de la formation professionnelle devient de plus en plus conséquente. De l'avis même du ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, «le système de formation connaît une affluence de plus en plus importante : le taux de participation aux concours d'accès organisés par les différents opérateurs de formation est de 3 candidats par place offerte» . Dans le détail des statistiques, le ministère note que le taux d'insertion des lauréats du système dans le marché de l'emploi, 9 mois après l'obtention du diplôme, s'élève à 61 %. Quant au taux d'insertion, trois années après l'obtention du diplôme, il s'est établi à 77 %. Le nombre des stagiaires au titre de l'année 2011/2012 ayant suivi une formation initiale (résidentielle et alternée) est de l'ordre de 293.477 stagiaires. L'effectif des bénéficiaires de la formation par apprentissage, assuré par les opérateurs publics et privés et les ONG, a atteint 34.302 apprentis. Quand aux lauréats du dispositif de formation, leur effectif est de 177.652, dont 17.242 lauréats de la formation par apprentissage. C'est dire le rythme d'évolution du système de formation professionnelle et qui sera encore plus soutenu «pour doter le marché de l'emploi d'environ un million de lauréats de la formation professionnelle durant la période 2012 -2017» , ajoute le ministre. C'est ce qui explique donc que les établissements de formation privés se retrouvent au cœur de la stratégie de formation du Maroc, en vue de combler les besoins ressentis pour accueillir ce nombre croissant de demandeurs de formation. À ce titre, il y a lieu de souligner le dispositif de soutien mis en place par l'Exécutif, en vue d'encourager la formation dans le privé. Ainsi, le système de contribution de l'Etat aux frais de formation a été reconduit pour l'année 2013. Concrètement, la contribution de l'Etat couvre le tiers des frais de formation pratiqués par les établissements, sans pour autant que cela ne dépasse 4.000 DH par an et par stagiaire. Cette contribution est par ailleurs octroyée sur demande (le dernier délai ayant été fixé cette année à fin novembre dernier), pour tout stagiaire de nationalité marocaine ne bénéficiant pas d'une bourse d'études supérieures et justifiant d'une inscription régulière au niveau «technicien spécialisé», en formation professionnelle dans un établissement privé accrédité. Notons par ailleurs, qu'en plus des partenariats publics et privés, le ministère de tutelle s'est également penché récemment sur la diversification et l'amélioration de l'offre de formation de l'OFPPT, qui a assuré la formation de 201.741 stagiaires en formation initiale et 30.156 en formation qualifiante et par unités mobiles, soit un effectif total de 231.879 stagiaires, dont 128.837 ont achevé leur formation. Il existe également un programme de développement de la formation alternée, mode de formation dispensé à 50 % au moins de sa durée dans l'entreprise et au tiers, au moins, dans un établissement de formation professionnelle. 55.862 stagiaires ont bénéficié de cette formation dans 92 filières. Le nombre de lauréats de ce mode de formation a atteint 16.169 lauréats. Le troisième volet sur lequel sont axés les efforts de la tutelle concerne le développement de la formation par apprentissage, qui est organisée à 80 % de sa durée globale dans l'entreprise et qui permet aux apprentis d'acquérir les qualifications nécessaires à leur intégration dans la vie professionnelle. Le nombre de bénéficiaires de ce mode de formation a atteint 34.302 apprentis dans les secteurs de l'agriculture, de l'artisanat, de production et de services, du bâtiment, du tourisme, du textile/habillement et de la pêche maritime. L'IMA, un cas d'école Le secteur de l'aéronautique constitue le parfait exemple de ces efforts déployés dans le cadre des partenariats publics-privés pour le développement de la formation professionnelle et ceci, en vue d'accompagner les stratégies sectorielles du royaume. En effet, la stratégie industrielle marocaine prévoit la formation de plus de 15.000 opérateurs à l'horizon 2015 dans le secteur de l'aéronautique. Pour réussir ce challenge et doter le secteur de la main-d'œuvre nécessaire pour accompagner son essor, une convention a été signée en 2009 entre les ministères de l'Emploi, de l'Industrie et du commerce, de l'Economie et des finances, le Groupement des industriels marocains de l'aéronautique et l'Union des industries des métiers de la métallurgie, pour la mise en place, la gestion et le développement de l'IMA (Institut des métiers de l'aéronautique). À travers cette convention, l'Etat a confié la gestion et le développement de l'Institut aux professionnels du secteur, représentés au sein du GIMAS. L'UIMM, à travers sa filiale CODIFOR, apporte pour sa part l'assistance technique pour l'ingénierie, la formation des formateurs et le démarrage du centre. Concrètement, la mission de l'IMA est d'assurer au personnel des entreprises du secteur, des formations avant embauche ainsi que des parcours de perfectionnement en cours d'emploi, en vue de répondre aux besoins en compétences des entreprises du secteur.