Mercredi, l'Association SOS Diabète a organisé une journée de sensibilisation pour les diabétiques, une tradition à laquelle l'ONG est fidèle à l'approche du mois sacré du Ramadan. Seddik El Oufir, président de SOS Diabètes, nous livre ses conseils pour éviter les malaises de santé. Interview. Le rencontre de S.O.S Diabète a été organisée, mercredi, à Casablanca. En médaillon, le professeur Seddik El Oufir, président de l'association. Pouvez-vous nous faire une présentation de l'association S.O.S Diabète, dont vous être le président ? Je suis moi-même diabétique depuis 24 ans et je suis heureux de l'être car j'arrive à comprendre et à aider d'autres personnes diabétiques. S.O.S Diabète existe depuis une vingtaine d'années (14 mars 1991, ndlr), fondée par des diabétiques, pour les diabétiques. l'ONG compte près de 600 adhérents. L'association, qui dispose de conventions avec l'INDH et le ministère de la Santé, prend soin des diabétiques n'ayant pas accès aux services de la sécurité sociale. Nous distribuons gratuitement des glucomètres et des bandelettes. Mais les gens doivent s'inscrire au RAMED (régime d'assistance médicale, ndlr). C'est très important, surtout pour les diabétiques. Outre notre assistance médicale, nous organisons à la veille de chaque Ramadan une rencontre de sensibilisation. Sur les 600 personnes présentes, la quasi majorité était des femmes. Nous avons discuté du jeûne et de Ramadan d'un point de vue médical mais aussi d'un point de vue religieux. Les diabétiques ne sont pas censés jeûner, n'est-ce pas ? Lors de cette rencontre, la science et la religion étaient d'accord. Le professeur Abdelmajid Chraïbi, diabétologue a affirmé que le type 1 et le type 2 des diabétiques ne doivent absolument pas jeûner. Même son de cloche chez le professeur Almouden Elarbi, membre du Conseil local des ouléma, qui n'a pas arrêté de répéter aux diabétiques : « Ne jeûnez pas, ne jeûnez pas ! ». Dans le cas échéant que se passerait-il ? Si le diabétique persiste à observer le jeûne, il risque d'avoir des excès de fébrilité, allant jusqu'à des états de coma. Dans des cas extrêmes, on peut même assister à des hémiplégies. Le diabétique doit suivre le cycle normal de sa vie et de sa nutrition. Le mois de Ramadan ne doit pas bouleverser sa cadence. Quelles sont les causes et conséquences principales du diabète ? La première cause est d'ordre héréditaire. La seconde peut être la fatigue et le stress. On remarquera notamment des cas d'obésité. Mais le pire dans cette maladie ce sont les complications qu'on peut subir. Il y a l'infection de l'œil qui peut aller jusqu'à la cécité , celle des pieds allant jusqu'à l'amputation et il y a la tension et les malaises cardiaques. Quels sont les remèdes existants ? L'insuline. Ce médicament à injection est disponible dans les pharmacies mais aussi dans les dispensaires de chaque quartier. Le ministère l'achète à 20 DH. La pharmacie le vend à 120 DH. Dans les hôpitaux, il existe des stylos d'injection qui varient entre 600 et 1 000 DH et c'est trop cher. Mais, il faut se guérir car c'est une maladie qui peut toucher tout le monde et n'a pas de frontière. Ceci dit, nous restons à la disposition de toutes les personnes souffrantes. Le fait d'en parler est déjà une manière de dire que les diabétiques sont intégrés dans la société et ne sont pas oubliés. Existe-t-il un chiffre exact sur le nombre de diabétiques au Maroc ? Il n'y a pas de chiffre officiel, mais nous estimons que 10 à 12 % de la population est diabétique. Et d'après de récentes prévisions, le nombre de diabétiques serait, en 2025, de 350 millions de personnes à travers le monde. * Tweet * * *